Je m'appelle Akabane Kurodo et je suis un ninja.
Nukenin de rang A
| Sujet: Retour aux sources. Jeu 28 Juil - 19:04 | |
| L'aurore est un moment magnifique. Le renouveau d'un macrocosme. L'espace d'une nuit, les plantes s'étaient endormies, la faune somnolait, le soleil prenait congé. Dans l'obscurité de la nuit, devant la voute céleste parsemée d'étoiles scintillantes, le monde s'était tut. La lune devenait devenait maitresse du Cosmos. Puis soudain, une lueur se dessine dans le ciel. L'azur prend des teintes colorés. Les nuages s'imprègnent d'une douce couleur orangée mêlée au rose de nymphe émue. L'astre solaire commence son travail de donneur de vie, réchauffant la planète, l'arrosant de milles et un rayons, la rosée matinale se met à disparaitre dans le théâtre des diurnambules. Les acteurs rentrent en scène, les fleurs se réveille et s'ouvrent au monde, les animaux s'empressent de faire leurs numéros. Le soleil devient, après une rude ascension, omnipotent. Le bleu de l'azur se reflète dans les yeux d'un homme qui vient d'assister à une renaissance. Le moment est approprié pour ce jeune homme aux allures morbides. Foulant de ses pieds l'herbe humide et grasse, respirant l'air lourd et imbibé d'eau, humant les arômes méridionaux, caressant l'écorce usée des feuillus, Akabane se sent nostalgique. Cela fait maintenant 16 ans que ses pieds n'avaient pas foulés le sol du pays de l'eau. Ces sens sont en éveils, comme si ils étaient réactivés au contact des éléments naturels de Kiri. C'était un retour aux sources qui ne lui déplaisait pas tant que ça. Cette terre est pour lui, riche de souvenirs, plus mauvais les uns que les autres. Et pourtant le fait de revenir en enfance semble plutôt agréable. La rage envers ses parents s'est presque éteinte, il ne prend plus de plaisirs à les détester. Son esprit se balade dans l'énorme masse de souvenirs, son premier crime lui vient forcément en tête. C'était une journée bien plus orageuse qu'aujourd'hui. Le Docteur Yume s'en rappel comme si c'était hier. C'est depuis ce jour qu'on le surnomme ainsi. C'est depuis ce jour qu'Akabane s'est créé sa propre identité. Il ne faut pas croire que le meurtre soit sa seule source de plaisirs. Parfois, comme aujourd'hui, l'envie lui prend d'admirer le paysage et de profiter de cette instant si éphémère. Le temps passe si vite, la journée aussi, nous avons à peine le temps d'admirer la grâce de l'aube, que le soleil se précipite de l'autre côté du globe. Le crépuscule est tout aussi extraordinaire bien qu'il soit plus triste puisqu'il marque l'achèvement d'une nouvelle journée. Notre protagoniste ayant errer toute la journée près des frontières de son pays natale décide d'y rester pendant la nuit. Comme souvent, la nuit serait serait propice au calme ainsi qu'à la béatitude. Pendant que le déserteur se permettait de prendre quelques branches aux anciens, le soleil s'endormait paisiblement. Laissant à la Lune le rôle de guider les quelques noctambules.
Akabane Kurodo se sentait bien la nuit. Tout les choses de la journée prenait un aspect beaucoup plus dramatique la nuit. Le bruissement des arbres ainsi que les ombres déformées pouvaient en faire fuir plus d'un. Mais pas le Docteur qui était habitué à cette ambiance légèrement glauque. Il prenait une grande inspiration avant de rajouter du petit bois dans le feu crépitant. Plongé dans ses pensées, son regard s'était fixé sur le brasier. Les flammes sont d'une beauté incomparable, les nuances de couleurs sont uniques. Une sorte de rouge flamboyant allié avec un orange ainsi que du jaune. Le tout sous une vague forme s'effilochant pour disparaitre dans les ténèbres nocturnes. Mais l'homme au chapeau n'y prêtait pas vraiment attention, celui ci réfléchissait à ce qu'il pourrait bien faire le lendemain, ainsi que les jours qui suivent. La vie est l'accomplissement d'objectifs très différents les uns des autres, un homme sans objectifs, est un homme qui passe le reste de ses jours entre quatre planches. Cela faisait quelques temps déjà qu'Akabane n'avait pas fait couler de sang. La frénésie meurtrière qui l'animait demandait encore et toujours plus de meurtres, de violences, de cadavres. Mais en cet instant rien ne pouvait combler son désir soudain. Inconsciemment le docteur avait sortit un scalpel et le faisait glisser entre ses doigts. Son subconscient lui même ne supportait pas cette carence. Ce soir, notre héros n'était plus serein. Il se demandait combien de temps allait t-il attendre avant d'égorger une personne, et de la voir souffrir, saigner et puis s'éteindre en gardant quelques spasmes. Une mort désagréable attendait ceux qui croisaient le Docteur Yume. Le fait de penser aux meurtres rendaient Akabane encore plus furax, des images cadavériques défilaient dans sa tête sous forme de flash. Soudain, les buissons se mouvèrent, des grognements résonnèrent. On ne pouvait pas en vouloir à la pauvre bête affamée qui passait par la de tenter sa chance. Ce chien errant ne tenait presque plus sur ses pattes, son instinct lui disait de s'enfuir, mais son estomac l'en empêchait. Le morceau de viande grillé au dessus du feu était trop irrésistible mais surtout vital. Le canidé s'approcha tout doucement, scrutant les moindres faits et gestes du bipède en face de lui. Mais lorsque il renifla l'odeur et le fumet de la viande, il ne put garder sa réserve et s'empressa de planter ses crocs. Le festin était succulent pour ce pauvre chien qui pouvait enfin se remplir la panse. Il engloutissait la viande bouchée après bouchée sans prendre le temps de respirer. Lorsqu'il eut finit, il poussa un aboiement non pas craintif ni agressif, mais affectif. Soudain, sans se rendre compte de quoi que ce soit, l'animal mourut. Un scalpel venait de transpercer sa nuque. Le sang jaillissait de l'arrière du crâne, il se collait dans les poils sales et gras de la bestiole inerte. Akabane stoïque d'habitude, ne put lui non plus garder sa réserve et il changea d'habitude. Les traits de son visages changèrent. Un sourire se dessina sur son faciès, lorsqu'on regardait ses yeux, on avait l'impression qu'il était habité par Méphistophélès. C'était un vrais démon. Une machine à tuer. La frénésie sanguinaire avait pris le dessus sur lui, il ne put s'en empêcher, c'est comme si sa main avait bougé toute seule. Il ne put se retenir plus longtemps, Akabane laissa au chien errant le plaisir d'un dernier repas avant de mettre fin à ses jours dans un élan de furie. Quelques secondes plus tard, la sérénité avait gagné l'esprit du Docteur qui s'empressa d'éloigner le cadavre et de nettoyer son couteau remplit d'hémoglobine. Son chapeau lui protégeant le visage, notre héros put enfin trouver le sommeil. La nuit, le monde était bien calme, personne ne pouvait lutter contre cette accalmie. Le feu lui même commençait à se fatiguer, les flammes étaient de moins en moins ardents, la chaleur diminuait peu à peu, et ce qui fut autrefois un grand brasier se retrouva déchu rang de cendres. Plongé dans ses songes, le jeune homme repensait à son et aux plaines brumeuses ou il passa la plupart de son temps. Demain, ses étendus serons sa prochaine destination. |
|