Chaque clan a ses particularités, celles-ci sont plus ou moins craintes. Hélas pour les Sagaki, leur art ne l'est guère. Néanmoins, la famille et la tradition doivent perdurer, chaque génération voit son maître du fer, chacun connait les rudiments du Koton mais un seul est amené à le maîtriser à de bien plus hautes sphères. Ce clan souvent moqué est toujours obligé d'affiner ses techniques afin de gagner sa place dans les Grands Clans. Aucun maître du fer ne déroge à cette règle : tous veulent rendre davantage d'honneur à leur ancêtre. Le pouvoir est héréditaire mais, hors des différentes branches, il est impossible de savoir qui sera "l'élu" même si la fréquence est plus grande dans la branche représentative des Sagaki, ceux qui apportent la voix du clan lorsqu'elle est demandée. Kaito fut l'élu, était-ce une chance ou au contraire une malédiction ? Kaito devait endossé l'espoir des Sagaki mais en parallèle, il jouissait d'une force bien plus grande que ses pairs. Cette force, il devait prouver qu'elle gagnait à être entendue au pays du feu.

Les premières années d'un Sagaki ne permettent pas aux ainés de savoir qui a en lui le pouvoir de représenter le Clan. Elles sont donc exclusivement utilisées dans le but de palier à la cécité par leur don.

Vient alors le moment d'apprendre à maîtriser le chakra, si cher aux yeux de la famille. C'est lors de ses premiers jours que les héritiers potentiels sont repérés. Lorsqu'ils envoient leur chakra pour dessiner mentalement l'espace, leur don se révèle : ne maîtrisant pas le flux, ils envoient trop de chakra et, ce faisant, le koton peut se matérialiser. Kaito était l'un d'eux. C'est une dure réalité mais seuls ces jeunes-là intéressent les Sagaki, les autres sont alors orientés vers les tâches mineurs mais ô combien utile pour la pérennité du clan.

Kaito, du haut de ses 3 ans, fut mêlé aux autres candidats potentiels : entre 3, donc, et 6 ans. Parmi eux se trouvait son frère, le deuxième du père. Shiba, premier fils, avait également montré des affinités au Koton lorsqu'il avait lui-même 3 ans mais les années d'entraînement laissèrent sous-entendre qu'il serait un bon ninja mais qu'il n'avait pas le potentiel nécessaire au titre de maitre du fer. En effet, c'est entre 3 et 6 ans que le potentiel du jeune enfant se détache ou bien se montre ordinaire. Les "ordinaires" ne sont pas relégués au rang de subalternes comme lors du premier test mais au rang de ninja du clan Sagaki. Ils ont donc une tâche importante : maintenir la fierté.

Dès l'age de trois ans, Kaito dû s'entraîner contre des mannequins, il se familiarisa de plus en plus avec ce qui l'entourait jusqu'au point où la cécité n'handicapait guère plus que toute personne normalement constituée. Le jour de ses cinq ans, en frappant le mannequin de bois de plus en plus fort, son avant-bras fut soudainement prolongé d'une lame d'acier qui coupa le bout de bois.

Kaito ne comprit pas qu'il venait de montrer que c'était lui le seul héritier possible au courant Koton. Évidemment, il était encore trop jeune pour maîtriser cet art-là, il s'agissait d'une apparition spontanée et nullement maîtrisée.

À six ans, il fut envoyé à l'académie des ninjas pour apprendre à maîtriser son chakra à d'autres vues que la représentation spatiale. Il excella rapidement dans ce domaine. Il eu par contre bien plus de mal à projeter Kunais et autres shirukens. C'est vers l'âge de 10 ans qu'il apprit à utiliser son chakra afin de matérialiser son épée de fer de façon naturelle et non plus hasardeuse comme ce fut le cas cinq ans plus tôt.

Une fois la création maîtrisée, il fallait encore parvenir à faire les bons mouvements pour qu'il se considère, lui-même, apte à passer le test pour devenir genin. Le test écrit ~ en réalité orale pour lui et à l'écart, s'avéra assez facile tout comme le clonage. Il devient donc genin. C'était un bout de chemin accompli.

Il avait son bandeau, balancé doucement de son bras droit. Il entra dans la ruelle dédiée à sa famille, puis tira la porte de sa propre maison. Il était souriant mais il ne criait pas comme beaucoup de ses condisciples. Ses parents n'étaient pas venus le féliciter à la sortie de l'académie. Ce genre d'émotions était sobre pour un Sagaki. Son père était assit, il attendait.

Bien sûr, le discours était exagéré, rares étaient les fois où un genin risquait sa vie en mission. Mais il fallait galvaniser la jeunesse pour qu'elle poursuivre l'effort ancestral. L'honneur, la fierté, le sang... Sagaki n'oublie jamais cela. L'être est libre mais ces trois notions-là jamais ne changeront. C'était une phrase si souvent dite et redite. Père et fils partirent dans le petit jardin de la famille. Il n'était pas réellement intéressé par ce coin de nature, seul le bruit régulier du shishi odoshi les intéressait.

Le père passa à l'attaque en le frappant rapidement, le fils encaissa les coups, surpris.

Le père continua et lentement, le fils para les coups ... Il fallu plusieurs semaines pour que Kaito puisse comprendre le mouvement. Son père sourit et lui fit comprendre que ce n'était pas fini ... Il lui fallait faire de mêmes avec kunais et autres armes tranchantes. Il fut soudain pris d'anxiété mais accepta, rapidement, il comprit pourquoi : ses avant-bras furent mainte fois coupés ... Il n'y arrivait pas...

Les deux se mirent à se battre et l'épée en fer remplit son rôle : parer. Bien sûr, une nouvelle fois, le temps joua en sa faveur et il commença à attraper les réflexe suffisant pour parer aussi vite avec l'épée qu'il ne le faisait pour attaquer à l'académie !

Kaito suivait donc l'entraînement à la maison et suivait les cours de son jûnin ainsi que les missions confiées à son équipe. Composée d'Haru, Hibari et lui-même. Ils ne se connaissaient pas ou très peu. Le jeune Sagaki était en effet réservé et porté sur l'apprentissage, l'amitié ne lui semblait pas importante. Il devait se montrer fort et il devait prouver que c'était grâce à lui s'ils réussissaient telle ou telle action. Ils ne les considéraient guère mieux que des instruments, des échelons à écraser pour gravir l'échelle de la reconnaissance.

Cela ne l'empêchait guère de se montrer courtois et fier, son bandeau n'entourait pas son front mais bien ses yeux. C'était une particularité qui amusait ses compagnons. Ils parvinrent vite à trouver des automatismes.

Il n'avait alors que 13 ans et il parvint à convaincre ses coéquipiers de se donner à fond. Oui, il était irritant mais il fallait reconnaitre que ses instructions n'étaient pas stupides, leur jûnin regardait cela de loin content de voir le comportement du groupe, il voulait voir jusqu'où nous irions seuls.

Il faisait beau ce jour-là, un peu venteux mais rien de particulier, il s'agissait de la seizième mission du groupe, Kaito s'était imposé comme chef. En soi, tout allait pour le mieux. Et pourtant, ce jour marquerait la vie du trio ... à tout jamais. Ils l'envisageaient comme le plus fort moment de leur entente... Ils avaient tort l'avenir le leur dira ... Mais ce jour-là, le jour qui nous occupe, ils le pensaient encore.

Tranquillement, l'équipe se dirigea vers la forêt, ils devaient récupérer un chien, ce n'était pas la mission la plus passionnante qu'ils aient eu... sur le papier. Alors qu'ils venaient de retrouver le chien, divers bandits s'interposèrent, il fut aisé de s'en sortir mais, c'était leur premier combat aussi éprouvant. Là, un grand shiruken vint voler jusqu'au genou d'Hibari. Il avait entamé le mouvement d'esquive mais il serait trop tard...

Kaito venait de faire la suite de signes incantatoires à la perfection, les mudrās du buffle, du cheval et du dragon étaient les plus fréquents. Suite à cela, un grand mur en fer s'érigea devant Hibari donc le shiruken rebondit dans un son strident. Pendant ce temps confus, Haru en profita pour porter le coup fatal au dernier bandit, l'auteur même de cette lâche attaque. Le jeune Sagaki se retourna pour faire part de ses vives remontrances lorsque leur jûnin apparut.

Le grand jour était arrivé, Haru déjoua aisément les quelques illusions visant à éliminer les plus naïfs. On leur parla alors d'un test écrit, Kaito fit la moue, il était analphabète du point de vue logique des choses.

Ils dirent oui, un peu septique. Comme Kaito pouvait s'y attendre, il fut emmener dans une pièce à part, avec un examinateur, il s'installa à coté, le questionnaire -couronné des corrigés- était à sa vue mais cela ne lui servait pas réellement. Par contre, la chaine pendant à son cou était bien dans l'axe. Dans la salle d'à coté, les deux mines se mirent à graver doucement la feuille au rythme d'une main. Ainsi Haru et Hibari la prirent ne laissant rien transparaitre, lorsque la mine s'arrêta, ils couvrirent la feuille d'encre et purent enfin comprendre la raison à ce petit manège : les réponses étaient là ! Ils n'avaient plus qu'à les compléter sur le questionnaire ! Kaito ne put répondre à aucune question de son coté mais il savait que ses coéquipiers avaient assez de bonnes réponses pour passer.

Survie, oui, c'était enfin l'épreuve de survie, le groupe s'y était durement entraîner, il était hors de question qu'ils échouent à cet endroit. Ils entrèrent par la porte 38, Kaito ordonna de ralentir le rythme, en effet, selon lui, si ils se dépêchaient vers un point A comme l'équipe 37 ou 39 par exemple, ils se retrouveraientt face à face, alors que si ils ralentissent, ils pourraient prendre, peut-être, l'une de ses équipes de dos.

Son intuition s'avéra exacte. Kaito leva un mur de fer devant leurs adversaires étonnés alors qu'Hibari en profitait pour lancer plusieurs kunais. Le premier choc fut déjà violent, l'un d'entre eux se retrouva à genoux, deux kunais planter dans ses omoplates.

Elle fit oui de la tête alors que Kaito se jeta littéralement sur le plus grand, il sentait un tube voler le long de son genou : cela devait être le parchemin ! Son avant-bras grandit de sa lame l'aida à affronter ce ninja qui semblait pourtant aidé au corps-à-corps : parer un poing était différent d'une lame et ce-dernier avait peur, visiblement, de se blesser inutilement mais ... Lentement, il cédait alors que la lame l'entaillait. Le troisième fut mis K.O. par Hibari. L'adversaire de Kaito regarda la scène, ce qui lui valu une lame sous la gorge.

Tremblant, il lui donna le parchemin. Du plat de sa lame, il asséna un violent coup sur son crâne, il s'écroula de tout son poids.

En marchant lentement et en étant aux aguets, il leur fallu 8 heures pour atteindre la tour, déjà deux équipes étaient présentes. Six équipes réussirent le test et ils durent entamer un tournoi en huis-clos pour déterminer les huit ninjas qui se battraient devant les spectateurs : Haru échoua. Le destin décida qu'Hibari et Kaito s'affrontent en demi-final.

Les deux commencèrent alors leur duel, Kaito fut embarrassé de voir qu'Hibari anticipait tous ses mouvements : il avait été trop confiant ! Hibari avait analyser Kaito pour le battre, de son coté, il n'avait jamais trouvé utile de faire de même pour Hibari. Le combat tourna rapidement à son désavantage. Bien vite, il se retrouva à genoux, un Kunai sur sa nuque.

La fameuse lame du jeune Sagaki suivit le prolongement de son coude et se planta dans l'estomac d'Hibari qui lâcha le kunai. Kaito se retourna en faisant glisser sa jambe pour faire chuter son coéquipier.

Tout en disant cela, son bras tranchait inéluctablement le corps d'Hibari, une fois que la douleur l'empêcha de se relever il perça les muscles moteurs. Puis, enfin, la pointe de sa lame se posa sur la glotte de son ami.

L'arbitre intervient enfin pour déclarer Kaito gagnant. Kaito venait de briser Hibari, peut-être ne pourrait-il jamais redevenir un ninja ? L'avenir dira que oui mais, il était encore trop tôt pour le savoir. La finale fut une commodité pour Kaito car l'adversaire fut, comme les autres, surpris du pouvoir de Kaito, et vaincu.

Haru courra vers lui, elle n'avait rien entendu du dialogue.

Elle lui mit une gifle.

Il partit, en la laissant de coté. Il fut décidé que Kaito serait chûnin mais l'équipe, privée d'un membre, fut dissoute d'autant plus que jamais les relations seraient comme avant, jamais.

Lorsque la lumière fut faite sur le duel opposant Hibari à Kaito, Konoha fut choquée de ce qu'avait dit le jeune Sagaki et le considéra comme particulièrement égoïste, pourtant ses capacités de diriger un groupe étaient indiscutables, même seul, il était fort. Il fut décidé que Kaito n'aurait pas immédiatement le droit de s'acquitter de ses devoirs de ninja. Il accepta la décision et se retira de la vie publique durant ce-temps, la seule manière de le voir était de se rendre chez lui ou au terrain d'entraînement.

Il s'entraîna toute l'année, tombant souvent à genoux, épuisé et blessé. La technique que son père venait de lui enseigner était encore difficile. Il avait maîtriser le mur en situation de besoin absolu. Il devait y arriver sobrement cette-fois !

Un mois avant sa réaffectation, il y parvient.

Un dôme de fer se matérialisa autour de lui, le rayon faisait 5 mètres. Dans cette surface, la lumière ne passait pas, il donnait également son handicap à l'adversaire : la cécité. Sauf que lui, n'en avait plus besoin ! Il était fier de lui, il devait maîtriser d'autres techniques mais le temps lui manquerait maintenant qu'il allait revoir des missions apparaître !

Kaito Sagaki avait bien grandit depuis et maîtrisait toute les techniques que son père pouvait lui enseigner, il avait largement atteint le niveau d'un jûnin mais Konoha ne parvenait pas à lui faire confiance, il devait se montrer digne de ce titre ... Kaito ne vivait plus que dans l'objectif d'obtenir cette reconnaissance, il était prêt à collaborer avec de stupides chûnins afin de démontrer ses talents mais également sa bonne foi ...

Lorsqu'il reprit les missions, il s'imposa à nouveau comme chef d'équipe, ça lui réussit mais rarement une mission ne fut accueillie sans protestation : coéquipiers incompétents, missions dangereuses, zones écœurantes et sales ... C'est ces contestations multiples qui le privèrent de ce titre respectable, peut-être aussi son manque de modestie, toujours est-il qu'il compte faire des efforts afin de se voir plus libre. Car, bien que moins surveillé, il n'a pas encore la liberté d'actions d'un jûnin et la technique qu'il a imaginé, il veut la peaufiner et la réaliser mais il n'a que trop peu de temps pour cela. Être jûnin lui accorderait ce temps car il ne se verrait plus associé avec des gens qui le ralentissent ou bien employé à l'application de missions ingrates et sans intérêt.