Lorsque j’ouvris mes paupières ce matin-là, je ne reconnaissais pas l’endroit où je me trouvais et m’étonnais en un premier temps de ne pas être dans mon lit. J’étais en effet affalée sur une longue pierre aplatie ou presque avec mon sac de voyage pour oreiller. Ce n’est que quelques secondes plus tard que je réalisais que j’étais à Konoha, ce petit village verdoyant réputé pour ses Shinobis. En effet il n’était pas donné à n’importe quel village de former des ninjas, et bien Konoha en faisait partie, tout comme Suna, mon village d’origine, ma patrie. Je m’étirais donc sous les rayons chatoyants du soleil qui effleuraient ma peau de lait. Ici au moins mon ami le soleil n’était pas agressif, il était même agréable : quand on vit dans le désert, on subit tous les jours la canicule ; On y est certes habitués mais des températures plus douces sont tout aussi agréables de temps en temps.

Bref. Vous vous demandez sûrement comment une Chuunin de Suna a pû se retrouver dans ce village, si loin de son pays. Et bien tout d’abord, il faut savoir que c’était dans le cadre d’une mission de rang C qui m’a été assignée par le Kazekage. Un petit retour en arrière vous éclairera sans doute plus sur le sujet.




Il y a 3 jours de cela, je me rendais au palais du Kazekage pour obtenir une mission. Le soleil était déjà haut dans le ciel et nous irradiait de sa puissante chaleur. Le simple fait d’entrer dans le bâtiment ombragé me fit soupirer d’extase, tant il était fort ce jour-là. Il me fallut passer par un certain nombre de couloirs et monter X marches pour atteindre la salle de remise des missions. J’attendis quelques instants dehors car un autre shinobi était déjà en train de recevoir une mission.

Je scrutais de mon regard azur un des hommes qui gardait la salle. Il semblait prêt à s’endormir, quitte à se faire empalé par sa lance, beaucoup trop courte pour sa grande taille. Son camarade, quant à lui, était aussi raide qu’un piqué et tirait une tête à faire peur à un mort. Tant et si bien que lorsque son regard se porta sur moi je sursautais : il ressemblait à un bulldog enragé sans exagérer…
Puis mon comparse Shinobi quitta la salle en poussant un soupir d’exaspération, sans doute avait-il dût recevoir une mission qu’il jugeait trop facile pour lui. La plupart des ninjas se disent qu’ils ont le niveau requis pour avoir des missions au-dessus de leur grade à ceux que j’ai pu observer au fil de mes venues ici. Je n’étais pas de ceux-là.

Je pénétrais donc à la suite du dernier Shinobi dans la salle et énumérait mon nom et mon grade machinalement : « Kiina, Chuunin de Suna, venue pour se faire assigner une mission ». Comme d’habitude le conseil qui était présent me jugeait de haut en bas, détaillant ma tenue vestimentaire en passant par l’air que je donnais et mon physique. Ce n’était qu’après un jugement personnel qu’ils s’intéressaient à mon dossier, alors que cela aurait dû être le contraire, mais bon, mieux vaut ne pas trop se plaindre, l’important était que j’obtienne une mission. Finalement l’un d’entre eux me tendit un rouleau de mission. A en juger par sa couleur et les lettres écrites dessus j’en déduisis qu’il s’agissait d’une mission de rang C. J’ôtais le sceau du rouleau et lu la mission qui m’avait été assignée.

« Comme vous l’aurez compris mademoiselle Kiina, votre mission sera d’accompagner Mr. Otsuki ici présent jusqu’à Konoha et de repartir avec lui quand bon lui semblera. Bien évidemment vous devrez le garder saint et sauf.»

J’hochais la tête et porta un regard neutre à l’homme souriant qui s’avançait vers moi. Je le connaissais très bien cet homme. C’était mon voisin, il était arrivé à Suna peu après la mort de Katsuro, il avait sans doute apprit ce qu’il m’était arrivé par les racontars du village. Ce faisant, comme tout le monde je l’avais observé de loin et apprit de ce fait quelques petites choses sur sa vie. Mais j’étais loin de me douter qu’il avait de la famille à Konoha. Il me sourit plus encore en voyant que je le regardais et se mit à côté de moi, son sac de voyage déjà sur le dos. Apparemment le départ était prévu pour tout de suite. Je lui fis un bref sourire avant de me retourner vers ceux qui siégeaient au conseil.

« Moi, Kiina, accepte la mission et jure de la remplir avec succès pour l’honneur de notre Kazekage. »

Sur ces belles paroles je m’inclinais respectueusement face aux conseillers et quittais la pièce, Mr. Otsuki sur mes talons. Il me suivit sans rien ajouter, sans doute avait-il pleine confiance en moi, et surtout hâte de retrouver sa famille je présume. En somme je l’ai invité à rentrer chez moi le temps de me changer et de préparer mon paquetage pour le départ. Je mis donc dans mon sac de voyage un nécessaire deux gourdes pleines ainsi qu’une carte indiquant les quelques oasis et puits qu’il y avait dans le désert de Suna, ça nous serait sans aucun doute très utile. J’y mis aussi quelques provisions et des vêtements de rechange. Je n’oubliais bien évidemment pas le rouleau avec ma mission, un shuriken fut placé au cas où dans mon sac également avec 5 kunais. Je plaçais un autre kunai dans chacune de mes bottines et repartis à la rencontre d’Otsuki que je guidais vers la sortie de l’habitacle.

Nous étions donc partis pour au moins une semaine de voyage, car il fallait trois jours pour aller à Konoha, et inversement donc pour retourner à Suna. Dans le meilleur des cas il ne resterait qu’une journée à son ancien village et nous repartirions bien vite sinon je n’aurais d’autre choix que de l’attendre à ce que déclarait ma mission. Heureusement pour moi que Mr. Otsuki était un ancien ninja et pouvait tenir la candence que je lui imposais. Du moins c’est ce que j’ai cru la première heure du voyage. Il s’arrêta en plein désert le premier jour et je dû donc m’arrêter avec lui pour une pause sous un soleil qui était à son zénith. Nous reprîmes donc la marche plus lentement jusqu’à ce que la nuit tombe et qu’on ne puisse plus rien distinguer ou presque dans les dunes. Je décidais que nous dormirions dans une grotte toute proche et c’est ce que nous fîmes.

Il ne m’a jamais contredit tout au long du voyage, et je restais bien sur mes gardes. Dans le désert je faisais attention aux coyotes et aux nukenins qui se baladaient de temps à autre, ce qui faisait que je dormais très peu. Nous arrivâmes à l’orée de la forêt le 2e jour de notre voyage et nous arrêtâmes à un point d’eau pour remplir les gourdes et nous faire un brin de toilette. En somme les deux derniers jours se sont bien passés et nous atteignirent sans encombre Konoha.

A la vue des portes de la ville, je constatais qu’Otsuki accélérait, or je pu constater quelques instants plus tard qu’une femme l’attendait alors que lui se jetait dans ses bras. Nous étions arrivés au beau milieu de la nuit du troisième jour. C’est alors qu’Otsuki m’adressa la parole pour la première fois depuis le début de notre voyage.

« Merci infiniment Kiina. Nous repartirons dans 2 jours, au lever du soleil si ça te va. »
« Cela me va, après tout je suis là uniquement pour vous escorter. »

Je me souviens que la joie qui éclairait son visage ce soir-là m’a vraiment fait chaud au cœur. Je les ai donc regarder partir et m’étais diriger aux gardiens de la ville, en effet ceux-cis notaient tous les passages qui allaient et venaient à Konoha. Je leur énnonça donc nos deux noms et prit congé. J’étais épuisée et avait bien besoin de repos. J’ai pourtant marché un moment avant de m’arrêter sur une pierre plate ou presque et de m’y rouler en boule.




Vous l’avez compris, mon arrivée à Konoha ne date donc que d’hier. Je continuais de m’étirer avant de plonger ma main dans mon sac et d’en sortir une boule de riz que j’avais précédemment acheté à un marchand ambulant lors de notre épopée. Saviez-vous qu’un long voyage exténuant donnait faim ? Moi je l’ignorais. Je n’avais pas grand appétit d’ordinaire, mais là je n’étais plus dans mon cocon habituel, je pouvais donc me permettre de grignoter une boulette de riz fourrée pour le petit déjeuner. Je savourais donc mon repas avec un plaisir non dissimulé. Heureusement que personne ne me voyait, j’aurais été trop gênée. Je léchais mes doigts comme une gamine suite à mon repas et me leva enfin pour respirer pleinement l’air saint que les arbres alentours m’offraient.


Mais quand j’ouvris les yeux, un garçon qui avait à peu près mon âge se tenait non loin de moi. Il me vouvoyait et me proposait un duel d’entrainement. Un duel si tôt aurait dû me rebuter pourtant je me sentais attirée par cet étrange garçon qui venait l’air de rien adresser la parole à une inconnue. Il était plutôt beau, même très beau, et j’adorais son sourire. A en juger par son bandeau, il était sur son territoire. Je souris doucement et ris légèrement pour montrer ma surprise. Ce n’était pas tous les jours que quelqu’un adressait la parole à la fille d’un déserteur chez moi alors autant en profiter. Je lui lançais un regard doux et m’exprimais ensuite.

« Tu peux me tutoyer tu sais, on doit avoir le même âge. » disais-je avant de lui tendre la main avec un sourire amical. « Je m’appelle Kiina, Chuunin de Suna. Et un petit entrainement contre toi ne me ferais pas de mal, du moins à condition que je connaisse ton nom. »

Sa chevelure blonde brillait au soleil et je voyais mon reflet dans ses beaux yeux d’or. Il avait vraiment du charme ce garçon, et je me demandais bien ce qu’il pouvait valoir en combat. D’ailleurs étant donné sa proposition, je ne tarderais sans doute pas à le savoir.

Le jeune homme répondit à ma main tendue, la serrant vigoureusement. Ainsi il s’appelait Takimaru Utaki et avait reçu le grade de Genin de Konoha. C’était assez intéressant. Mais je n’eus pas le temps d’y réfléchir bien longtemps car mon partenaire d’entrainement s’éloignait déjà pour se mettre en position. Amusée, je reculais par petits sauts et me mis à mon tour en garde. Le garçon sortit un Kunai et fonça droit sur moi. Loin de m’attendre à une attaque directe, je me tenais toutefois prête à esquiver l’attaque par un saut avant de voir que Takimaru reculait de nouveau. Je pus de ce fait constater que mon adversaire était très rapide, sans doute aussi rapide que moi. Bien que son grade soit au-dessous du mien, j’étais certaine que le combat serait serré.

Un sourire satisfait se dessina sur mes lèvres tandis que mon adversaire m’envoya 3 shurikens. Ca allait, j’avais vu pire. De ce fait, je fis un saut en arrière et évitais les shurikens, mais l’un d’eux explosa. J’eus juste le temps de me cacher derrière le rocher aplati sur lequel j’avais dormi cette nuit pour éviter les éclats de terre projetés par le shuriken. Eh bien il ne fallait pas que je baisse ma garde, il avait plus d’un tour dans son sac le blondinet. Il balança ensuite un Fumaa Shuriken en ma direction suivi d’un Kunai. Je ne voyais pas ce qu’il avait l’intention de faire comme ça mais ce qui était sûr c’est que je n’allais pas me laisse faire ainsi. Il fallait que je montre ma valeur en tant que Chuunin de Suna.




Suite à cela, j’attrapais mon sac et le plaçait sur mon dos en vitesse avant de concentrer mon chakra dans mes pieds et de grimper à l’arbre. Bien sûr le shuriken avait pris la direction de l’arbre sur lequel j’étais et commençait à trancher son tronc. On aurait pu se demander pourquoi je faisais cela. Mais j’avais une raison bien précise. J’attendis que l’arbre commence à tomber pour opposer le chakra présent dans mes pieds, me donnant un début d’impulsion. Je me servais donc de cet impulsion et de l’angle ainsi obtenu pour faire un saut rapide, droit vers mon adversaire. Au passage, je me saisis du kunai qu’il avait lancé contre moi. Mon arrivée sur lui fut si rapide que je le heurtais et tombais sur lui.

« Oulah j’ai peut-être été un peu trop fort. Désolée. »

Allongée sur lui un instant, je rougis instantanément, et me disant qu’il pouvait très bien me cacher un autre piège, je lui tirais la langue avec un certain amusement dans le regard et sautais en arrière pour m’éloigner de mon « ennemi » du moment. J’aimais beaucoup m’entrainer avec ce garçon, on pouvait sentir toute la passion qu’il mettait dans ce combat, et par respect pour lui je me devais d’en faire autant. Je n’allais par contre pas le blesser, ce n’était pas mon but. Et puis après avoir vu Katsuro se faire calciner sous mes yeux avec les mêmes techniques Katon que les miennes, je me disais que je ne serais de toute façon pas capable de le faire.

Je zigzaguais et changeais de direction pendant un moment, aussi vite que je le pouvais pour esquiver les différentes attaques qu’il aurait pu lancer contre moi tout en faisant des mouvements pour préparer ma technique avec les mains. Je prononçais finalement un « Katon » mental pour introduire la technique et me stabilisais à bonne distance de mon adversaire avant de me pencher vers l’avant, la main devant ma bouche formant un cercle pour guider mon souffle.

« Kasumi Embu No Jutsu »

Sur cette incantation, je poussais un souffle et un épais brouillard gris de cendre s’abattit sur la zone de notre combat. J’étais ainsi dans mon élément, ce qui allait me faciliter la tâche si je voulais l’attaquer directement, le problème était que j’hésitais encore, après tout ce n’était qu’un Genin et il n’avait peut-être pas encore combattu comme ça avant. Je restais donc sur mes gardes et par précaution pour ne pas me faire surprendre, je bouger dans tous les sens dans ce nuage de fumée épaisse en cherchant à repérer son chakra, ce qui était moins facile car son niveau était moins élevé que le mien. Je me concentrais donc à le repérer, plus qu’à l’attaquer pour le moment.

Je fus surprise de me voir projeter loin du nuage de suie que j’avais provoqué. Le pire étant que j’ignorais qu’elle force pouvait me projeter de la sorte. Je fus donc plaquée à un arbre, enserrée par des fils qui me procurèrent une douleur intense où ils étaient. En ouvrant les yeux je remarquais qu’il s’agissait de fils de fer, normal que c’était douloureux. Il était plus malin que je ne l’aurais cru ce petit Genin de Konoha. J’avais eu tort de baisser ma garde face à un adversaire inconnu. Même allié, il n’en restait pas moins mon ennemi dans cet entrainement. Je feignis donc de souffrir en faisant monter les larmes aux yeux et en gémissant. J’étais habituée à faire la comédie depuis ma tendre enfance : mon précepteur me battais dans mon enfance, et pour le faire arrêter plus rapidement, j’avais pris l’habitude de me mettre à pleurer et à simuler la douleur très facilement.

Tandis que j’étais la victime de Takimaru, celui-ci lança un Kunai piégé sur mon nuage de fumée qui commença à se dissiper après que le Kunai eut explosé au sol. La force du vent était si terrible que je cru que mon kimono remonta dangereusement, je plaçais donc, avec difficulté à cause des fils, mes mains sur le tissu noir qui recouvrait ma peau. La bourrasque passée, mon adversaire me lança 2 shurikens, un de chaque côté de mes bras. Je restais pourtant sans bouger avec mon air de chien battu, que pouvais-je faire d’autre ? Ca ne servait à rien de bouger de toute façon étant donné qu’il avait volontairement donné une trajectoire erronée à ses shurikens. Apparemment mon cinéma sembla marcher étant donné qu’il me demanda si ça allait et s’excusait d’y être allé aussi fort. Après tout j’avais attisé le feu au poudre, mieux valait que je reste sur mes gardes désormais que je savais qu’il était capable d’une grande ingéniosité. Je plantais mon regard océan dans ses yeux d’or, plutôt éloignés de moi avec un air implorant. Il semblait gêné par mon regard, et peut-être par la position aguicheuse que ses shurikens m’avaient donnée.

Le moment était parfait. Je me concentrais pour attirer son regard d’or tandis que je l’hypnotisais en prononçant mentalement un « Magen… Narakumi no Jutsu. ». L’effet de cette technique résidait dans l’hypnose de l’adversaire. Etant donné qu’il me fixait depuis quelques instants et que ses bourrasques qu’il avait provoquées pour dissiper mon nuage de suie avaient ôté quelques feuilles aux arbres alentours, je m’en étais servi contre lui en commençant à les faire tourner autour de lui.

Cette technique était imparable lorsque l’adversaire vous fixait droit dans les yeux. Il était donc désormais plongé dans un monde irréel et ne tarderait pas à observer sa pire frayeur. Il l’avait cherché, non ? Je n’aimais pas trop utiliser cette technique en entrainement, mais il m’avait blessée avec ses fils de fers, tant et si bien que je saignais à un bras. La douleur était supportable, mais pas jusqu’à sang. C’était tout de même des fils de métal qui étaient autour de moi.

Pendant qu’il était plongé dans sa tourmente, j’en profitais pour concentrer mon chakra au niveau des fils de fer et de le pousser de plus en plus fort. Certains fils cédèrent tandis que les autres pénétraient dans la chair de l’arbre, ce qui me permit, au bout de quelques secondes d’être libérée de ses fils démoniaques. Je devais avouer que l’astuce était assez recherchée et me rappelait étrangement les techniques de fils de chakras qui appartenaient principalement au village de Suna. Ce jeune homme avait-il eu des ancêtres originaires de mon village. Je me tournais un instant vers lui après avoir inspecter ma blessure.

« Tu es plus fort que je ne le pensais. Cette fois, tu ne m’auras pas Takimaru. »

Sur ses bonnes paroles je me cachais rapidement dans les bosquées, faisant le moins de bruit possible, histoire de ne pas attirer l’attention. En attendant la fin de sa transe, j’avais piéger un de mes Kunais et lorsqu’il ne sembla plus sous l’emprise du Narakumi, je le lançais droit sur lui avant qu’il n’explose, juste devant mon jeune adversaire. Pour le peu de temps qu’il nous restait à combattre il fallait bien que je donne le meilleur de moi-même. C’était à la fois une question de bon sens et une question d’honneur. Perdre face à un Genin, hors de question. De plus il fallait que je termine rapidement ce combat, car au soir même je devais repartir en pleine possession de mes moyens aux côtés de Mr. Otsuki. Certes nous n’étions que le matin, mais il ne fallait pas faire trop durer notre combat en durée, aussi agréable que cela était de se battre contre lui.

J’observais le jeune homme au regard vide face à moi. Je commençais à me dire qu’il était étrange qu’il n’ait aucune réaction à cette attaque. Mais alors que mes soupçons s’agrandissaient, j’eus un sursaut en sentant une main se poser sur mon épaule. Un frisson le parcourut la nuque lorsque Takimaru me demanda si ça allait. Alors depuis le début il avait compris mon stratagème. Comment parer les attaques d’un garçon qui est à la fois mystérieux et malin comme un renard ? Je le sentais sourire de toutes ses dents derrière moi, fier comme un coq. Alors que j’étais accroupie, je me retournais vers lui sans me relever. Mais c’est alors que je lui faisais face qu’il se décida à poser ses lèvres sur les miennes.

J’écarquillais des yeux incrédules durant ce baiser. Je m’étais arrêtée de respirer le temps où il m’embrassa. Cela dura quelques secondes, c’était doux, chaud. Mais je n’arrivais pas à comprendre pourquoi. Pourquoi m’embrassait-il ? Etait-il un de ces dragueurs de bas étages que la plupart des filles détestent pour leurs mauvais jeux ? Je n’osais pas y penser, je ne voulais pas qu’il soit comme ça. Il avait l’air si gentil et agréable… Non je ne comprenais pas. J’étais perdue. C’est alors qu’il brisa le lien de nos lèvres, me permettant de me réveiller de ce songe et par conséquent de reprendre ma respiration. Profitant de ma minute de questionnements, il était passé derrière moi, nous avait relevé, avait emprisonné mes poignets dans une poigne de fer, coincé mes jambes avec une des siennes et pointé un kunai sous ma gorge. Ma respiration s’accéléra donc à nouveau, tout comme mon cœur lorsqu’il me susurra à l’oreille que j’étais coincée.

Mais pourquoi mon corps réagissait aussi étrangement face à ce garçon que je ne connaissais que depuis quelques minutes. Mon cœur battait la chamade, et ce aussi vite que lorsque je croisais mon Kazekage, ce qui était totalement incompréhensible. Il rigolait derrière moi. Se moquait-il de moi ? Je n’en avais aucune idée, je ne le connaissais pas assez pour ça. D’ailleurs je ne le connaissais pas du tout. Ce garçon m’avait volé mon premier baiser sans que je n’aie compris ce qui m’arrivait. Je n’allais quand même pas me laisser attendrir par de telles actions. Les joues rougies par la gêne, je tournais mon visage vers le sien, sans grande conviction malheureusement. Nos lèvres étaient ainsi toutes proches, ce qui me gêna d’avantage encore mais ne perturba en rien ce que j’avais l’intention de faire.

« Ou pas. » lui murmurais-je.

Sur ce, je reportais mon chakras dans mes pieds pour leur donner une nouvelle impulsion, mais cette fois vers l’arrière. La puissance avait été augmentée par mes dernières émotions, me permettant de nous pousser, Takimaru et moi, en arrière jusqu’à ce que je lui tombe dessus. En tombant sur lui, il libéra malencontreusement mes poignets, ce qui me permis de me saisir d’un des Kunai que j’avais caché dans mes bottines, de me retourner et de placer à mon tour mon Kunai sous sa gorge. Le jeune homme aux yeux d’or n’avait pas dû s’attendre à une telle réplique de ma part, et moi-même j’avais douté d’en être capable. J’étais donc accroupie au-dessus de lui qui était allongé, m’appuyant au plus sur le bras qui tenait son Kunai tandis que le mien effleurait dangereusement sa gorge. J’essayais de lui montrer un air sévère bien que le rouge ne voulait apparemment pas quitter mes joues. J’avais du mal à le regarder droit dans les yeux après ce qu’il avait fait mais il me fallait comprendre.

« Pourquoi as-tu fait ça ? »

C’est en repensant au regard froid et glaçant qu’avait posé mon père sur mon précepteur avant de le tuer que je réussi à reprendre mes esprits. Moi aussi je voulais lui montrer que son acte était totalement irréfléchi. Comme Koguro qui m’avait battu pendant une bonne partie de mon enfance. Mon père l’avait puni par le passé, mais il n’était pas à mes côté à l’heure qu’il était. Je devais donc me défendre seule des dangers de la vie, et cela incluait par conséquent aussi de défendre pour cœur contre des attaques aussi basses. Ce qui était sûr, c’était que je n’hésiterais plus à le blesser s’il s’avérait qu’il s’était moqué de moi. Je ne supportais pas qu’on se moque de Gaara-sama lorsqu’il était enfant, et je supportais encore moins que l’on s’en prenne à moi. C’était l’heure pour nous de régler nos comptes.

Mon regard d’un bleu azur transperçait ses yeux couleur miel avec une intense froideur. Je n’étais pas encore totalement remise du baiser qu’il m’avait donné et essayais de ne pas trop y penser. Je me concentrais sur ses lèvres pour connaitre sa réponse, ce qui faisait que je n’arrêtais pas de penser à son baiser. Il me répondit finalement qu’il n’était pas ce que je pensais, ce que j’avais du mal à le croire malgré la sincérité qui émanait de son regard. Soi-disant qu’il ne savait pas pourquoi il avait agi de la sorte. Certes il m’arrivait aussi de faire des choses sans y penser mais de là à embrasser quelqu’un, qui plus est un inconnu, il ne fallait pas exagérer… Après si cela dépendait d’une attirance je ne pouvais pas dire, car le seul homme à avoir attiré mon attention, hormis ceux qui m’ont martyrisée, n’était autre que mon Kazekage, et ce depuis ma plus tendre enfance. J’avais du mal à m’imaginer m’intéressant à un autre garçon bien que mon corps semblait me prouver le contraire.

Je fus tirée de mes réflexions car Takimaru m’agrippa la jambe de sorte à me faire tomber. Il en profita pour s’éloigner tandis que je me relevais. Nous restions ainsi pendant quelques moments à nous fixer. J’ignorais à quoi il pouvait penser. Regrettait-il son acte ? Etait-il vraiment attiré par moi comme je le soupçonnais ? Et avais-je moi-même une attirance pour ce garçon ? Il y avait quelque chose qui m’attirais chez lui c’était idéniable. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Je n’avais pas le temps d’y réfléchir plus : aux dernières nouvelles nous étions toujours au beau milieu d’un combat.

Je resserrais donc ma main autour de mon Kunai et m’élançais vers mon adversaire afin de voir ce qu’il allait bien pouvoir me montrer après cela. Il esquiva mon arrivée et je reconnus instantanément l’attaque qu’il utilisa : L’Houtenka no jutsu. Une technique de Katon, mon affinité. Peut-être était-ce de là que venait mon « attirance » pour Takimaru. Ca me semblait toutefois étrange, bien que « qui se ressemble s’assemble » comme on dit, comment aurais-je pu savoir qu’il utilisait également des techniques de Katon ? Non, la réponse était ailleurs. Pour résumer le blondinet avait fait sortir plusieurs boules enflammées de sa bouche et les avaient guidées grâce à son chakras, de sorte à former un cercle de feu autour de moi, du moins c’était ce que j’en avais déduit de par ma propre expérience. Je restais quelques instants perturbée par cette nouvelle découverte sur ce garçon de Konoha, s’il voulait jouer avec le feu, il serait servi. La température commençait à fortement augmenter à l’intérieur du cercle. Je me devais donc de stopper cette technique au plus vite sous peine de finir cuite à l’étouffé. Je lançais mon regard d’azur là où se trouvait mon adversaire, soit dans un arbre non loin.

« Pas mal. Mais vois un peu ce qu’est un véritable Housenka no jutsu. »

Je me tournais donc lentement vers mon ennemi du moment, les paupières closes pour augmenter ma concentration et par conséquent la dose de chakra que j’allais envoyer sur lui. La puissance de mon chakra augmentait de plus en plus jusqu’à ce que je prononce mon « Katon ». Dès cet instant, les boules de feu de Takimaru commencèrent à ralentir leurs cycles autour de ma personne. En rouvrant mes paupières je prononçais de nouveau mentalement le « Housenka no Jutsu » que Takimaru avait lancé précédemment contre mon. Deux doigts de mes doigts se placèrent devant mes lèvres pour guider les boules de feu qui ne tardèrent pas à jaillir de mon souffle, bien plus fortes et grosses que celles de Takimaru. Certes j’avais renforcé ces boules de feu avec du chakra, mais j’étais de toute façon à un tout autre niveau que Takimaru concernant le maniement du Katon, j’allais donc en profiter pour lui montrer de quoi j’étais capable.

Lorsque je soufflais de nouveau, mes 3 boules de feu s’envolèrent à une vitesse fulgurante vers l’arbre sur lequel se trouvait mon adversaire, emportant par voie de conséquence les boules plus petites de Takimaru, qui se dirigèrent donc elles aussi au même endroit. Mais la violence du vent était telle à cause de la vitesse des flammes que je m’envolais également. Je fis donc quelques retournés sur-moi-même en l’air avant de me réceptionner tranquillement sur la branche d’un autre arbre, tandis que mes flammes avaient atteint leur cible 2 secondes avant. Je me demandais soudainement si je n’y étais pas allée un peu (beaucoup) trop fort ce coup-ci. Voir un Housenka m’avait redonné l’envie et le désir de me battre de toutes mes forces et je me demandais donc si mon adversaire ferait le poids encore longtemps.

A cause de la chaleur engendrée par les flammes, j’étais en sueur et commençais vraiment à avoir trop chaud avec mon kimono noir de voyage. Elle se décida donc à l’enlever le temps que les flammes qui commençaient à ronger l’arbre décident de s’estomper. Elle portait sous son kimono un t-shirt sans manches rouge lacéré de coups de kunais au niveau du ventre et dans le dos surtout ainsi qu’un short gris, qui semblait lui aussi avoir subi des dégâts. Elle attendait donc de voir comment réagirait Takimaru à son attaque en se rafraichissant, laissant tomber son kimono au sol.

Le soleil avait peu à peu augmenté dans le ciel au fil de notre combat. Je le regardais briller de toute sa luminescence chaleureuse. Et étrangement ces rayons chauds et si beaux me firent penser aux yeux de Takimaru. Jamais de ma vie je n’avais vu un regard aussi doré. D’ailleurs en parlant de lui, j’espérais qu’il n’avait pas été trop blessé par mon attaque. Certes j’avais essayé de doser juste assez pour bruler ses vêtements, mais tout de même. Je n’étais jamais assez sûre de ce que je faisais. Je cherchais donc le jeune homme du regard en-dessous de moi ou du côté de l’arbre dont les flammes commençaient à disparaitre. Les feuilles avaient été entièrement rongées par le feu et l’écorce avait pris une teinte brunâtre que je regrettais. Je ne voulais pas faire de mal à cet arbre, ni même à celui que j’avais utilisé au début pour me projeter vers mon blondinet d’adversaire. D’ailleurs je n’avais pas non plus voulu blesser Takimaru, bien que j’aie subi une éraflure à sang au bras droit. J’observais donc la blessure et constata que je ne saignais plus et que le sang avait comblé la plaie. Il faudrait toutefois que je désinfecte celle-ci au cas où.

Mais quelque chose m’inquiétais de plus en plus : où était passé Takimaru ? C’était étrange d’ailleurs que je m’inquiète pour lui, il n’était pas ninja pour rien après tout ! En puis ce n’était pas comme si je le connaissais. J’avais peur pour tout vous dire de l’avoir brûlé dans mes flammes, tout comme mon père l’avait fait avec Koguro. J’avais regardé mon précepteur mourir brûlé par les flammes de la haine que ressentait mon père envers lui. J’avais peur de reproduire les mêmes erreurs que lui si ça se trouvait.

Soudain je sentis une grande force me pousser dans le vide : Takimaru m’avait poussé alors qu’il avait concentré une grande puissance dans sa main. Je fis un salto mais me réceptionnais mal et atterrit sur les fesses avant que mon adversaire ne se jette de nouveau sur moi. Résultat, je me trouvais allongée sous Takimaru qui maintenait mes jambes et mes poignets avec ses membres. Il planta à nouveau son regard d’or dans le mien et je ne pus m’empêcher de rougir un peu face à ce magnifique regard. C’était certain maintenant, j’étais attirée par lui. Et selon ses dires c’était réciproque. A ces paroles, les battements de mon cœur s’accélérèrent. Lorsqu’il ferma les yeux, je crus qu’il allait encore une fois m’embrasser et rougit de plus belle.

Cependant je fus à la fois soulagée et déçue qu’il se relève pour me tendre la main. Je remarquais alors que mes flammes lui avaient tout de même causé des dégâts : il avait perdu ses gants et sa veste rouge dans la bataille. Je me sentis un peu gênée de lui avoir brulé ses vêtements alors que j’acceptais timidement la main qu’il me tendait alors. Finalement je lui souris et m’appuya assez sur sa main pour me relever d’un coup. Je m’étirais doucement : cet entrainement c’était peut-être terminé en match nul mais il m’avait permis de rencontrer un garçon formidable et de bien me réveiller. Je me dirigeais l’air de rien vers le kimono noir que j’avais abandonné dans la bataille alors que je murmurais quelque chose en passant près de lui.

« Toi aussi tu m’attires, même si je ne sais pas pourquoi… »

Je continuais donc mon chemin comme si je n’avais rien dit et ramassa mon kimono dont j’ôtais de quelques coups dessus la terre poussiéreuse qui avait souhaité s’y accrocher. Je le pliais sommairement et le rangea dans mon sac de voyage avant de remarquer qu’il me restait encore quelques provisions. Je retournais donc m’assoir sur la pierre plate qui m’avais servi de lit, fouilla dans mon sac pour trouver une boulette de riz et lança un regard à mon partenaire de combat. Un sourire se façonna sur mes lèvres avant que je ne lui tende la boulette fourrée en disant :

« Ca te dit de partager mon déjeuner ? »

La vérité, c’était peut-être que je ne voulais pas qu’il s’en aille tout de suite, déjà que j’allais bientôt repartir pour mon village. Autant profiter du peu de temps qu’il nous restait, non ?

Il me remercia pour le repas que je lui offrais ainsi que pour cet entrainement. J’étais moi-même satisfaite par ce combat. J’avais épuisé une partie de mon chakra dedans mais qu’importe, je n’avais pas subi de dégâts trop importants et je constatais que mes attaques devenaient assez puissante pour une Chuunin. Je répondis à son sourire par un autre et remarquais que je n’aimais pas que ses yeux mais aussi son propre sourire, doux et chaleureux comme ses yeux. Je me demandais quel genre de garçon pouvait-il être dans la vie de tous les jours. Avait-il encore de la famille ? J’ignorais encore tout de lui.

« De rien. Moi aussi j’ai apprécié notre combat. Même si j’aurais préféré ne pas être blessée. »

Je lui tirais malicieusement la langue, je faisais évidement référence à mon bras mais je dédramatisais. Je n’étais pas une petite chose fragile après tout, et ce depuis bien longtemps. Je lui offris donc une boulette de riz fourrée aux cerises à ce que j’avais pu observer et m’en servi également une tandis que mon ami du jour s’allongeait au sol devant moi. Je ne comprenais pas pourquoi il ne s’était pas mis à côté de moi mais ne cherchais pas à comprendre. Je plantais donc avec avidité mes dents dans la boulette de riz que j’avais choisie au hasard. Je fus on ne peut plus ravie de constater qu’elle était fourrée de saumon, mon poisson préféré. Je savourais avec plaisir ce met que je n’avais pas savouré depuis 3 jours au moins. Lors de mon voyage, je mangeais juste du bouillon de légume pour me donner des forces avec du pain et non pas les bonnes vieilles boulettes fourrées.

Mais mon attention se reporta sur la voix de Takimaru qui m’invita à aller chez lui après s’être relevé. Je me demandais pourquoi quand je remarquais que le ciel bleu azureux c’était empli de nuages gris voir noirs. La pluie ne tarderait pas à tomber malheureusement. Je soupirais entre deux bouchées de ma boulette de riz. J’aimais plutôt la pluie d’ordinaire, c’était tellement rare qu’on en ait à Suna que je dansais d’habitude lorsque quelques petites gouttes de pluie pointaient le bout de leur nez chez moi. Néanmoins j’étais aujourd’hui à Konoha et la perspective qu’il se mette à pleuvoir ne me réjouissait guère. Ca me déprimait presque. Je finis donc plus ou moins vite ma boulette de riz et frottais ensuite mes mains entre elles pour ôter les quelques grains qui étaient restés collés dessus avant de sourire à Takimaru.

« C'est gentil, merci. »

Je me leva donc et remit mon sac de voyage sur mon dos, je me demandais bien à quoi pouvait ressembler son lieu de vie. Le mien était celui d’une simple roturière sans un sous en poche. J’aidais souvent les gens pour gagner un peu d’argent mais ça ne me faisait pas gagner grand-chose malgré mon grade de Chuunin de Suna. Je fis finalement quelques pas et m’arrêta net. J’ignorais où habitait Takimaru alors ce n’était pas à moi de guider la marche. Je me retournais donc vers le blondinet et affichais un sourire gêné.

« Euh… C’est par où chez toi ? »

La pluie commença à pleuvoir par petites gouttes alors que je demandais à Takimaru où il habitait. Mon attitude le fit d’abord sourire avant qu’il ne rit franchement. Sa réaction me gêna d’autant plus et je me retournais pour ne pas voir son regard moqueur, je n’aimais pas qu’on se moque de moi. Mais alors que je boudais dans mon coin il passa devant moi en me demandant de le suivre. Je soupirais de frustration et le suivit tout de même.

J’avançais aussi vite qu’une tortue. J’avais comme l’impression que la pluie drainait toute mon énergie. Au fur et à mesure que nous avancions il pleuvait de plus en plus. Il n’y eut finalement plus personne dans les rues de Konoha, la pluie était si puissante que tous étaient partis se réfugier sous quelque chose. J’accélérais le pas quand je voyais que Takimaru était loin devant moi, je ne tenais pas tant que ça à me perdre dans ce village qui m’était totalement inconnu. Le froid était mordant par ici, d’autant que je n’étais qu’en t-shirt et short, je croisais donc les bras pour tenter de me réchauffer un minimum. Ce temps me rappelait étrangement les jours qui avaient suivi la mort de Koguro, et par conséquent le passage de mon père au village. Il avait plu, si je me souvenais bien, les trois jours qui avaient suivi cette mise à mort. J’avais toujours voulu avoir un père, ou une mère près de moi… Et je n’avais rencontré l’un d’eux qu’un cours instant… C’était un déserteur… Et un assassin… Pourtant je n’arrivais pas à détester mon père pour tout ça… Il restait tout de même mon père. Je fus très surprise de constater que Takimaru me donna sa veste. Il avait donc remarquer que j’avais froid ? Je lui souris piteusement.

« Merci. »

Je mis le tissu noir sur mes épaules trempées et continua ensuite de suivre Takimaru jusqu’à une petite maison non loin de là où nous étions. Il nous fit entrer à l’intérieur et je poussais un soupir de soulagement de me trouver enfin au sec. A vrai dire, sa veste ne m’avait pas servi à grand-chose vu que nous n’étions pas loin de chez lui, mais c’était toutefois une douce attention de sa part. Je découvris que sa maison était sobre et simple, il semblait vivre seul avec 2 animaux qui dormaient tranquillement dans leurs paniers, bercés par le cliquetis de la pluie sur les carreaux. Takimaru me demanda si je désirais quelque chose à grignoter ou pour me désaltérer. Je refusais de la tête avec un petit sourire.

Il s’assit sur ce qui devait être son lit. Il m’avait demandé de faire comme chez moi, mais je n’aimais pas m’introduire de la sorte chez les gens. Je m’assis donc à côté de lui, mais au ras du sol. J’étais habituée à m’assoir par terre ou sur des pierres d’ordinaire, mes revenus étant très modestes, je me servais de mon argent pour manger principalement, ou m’acheter des armes. Je m’étais assise à sa gauche, et il avait vue sur la plaie qu’il m’avait faite car j’avais enlevé sa veste de mes épaules, il faisait une température correcte à l’intérieur. Il me proposa de me soigner le bras. Je fus surprise de la proposition et le regarda dans les yeux. J’y lu du regret, sans doute n’avait-il pas vraiment voulu me faire mal lors de l’entrainement. Je rougis un peu face à son regard insistant et me focalisa sur un autre point de la pièce avant de lui répondre.

« Euh… Oui, je veux bien. Enfin si ça ne te dérange pas. »

C’était une habitude chez moi de demander aux gens si ça ne les dérangeait pas, je n’aimais pas m’imposer et ce peu importe le contexte. Alors que si les gens vous proposent quelque chose généralement, c’est qu’ils sont d’accord, pas vrai ? Eh bien moi je redemandais toujours, c’était instinctif. J’attendais que Takimaru revienne à mes côtés en me posant de nombreuses questions à son sujet. Qui était-il ? Etait-il vraiment digne de confiance ? Avait-il des amis, ici, à Konoha ? Mais je m’arrêtais finalement sur une qui me parut plus importante, mais elle devait sans doute l’être uniquement pour moi.

« Tu vis seul ici ? Où sont tes parents ? »

Suite à ma question, Takimaru changea totalement d’attitude. La lueur qui brillait dans ses yeux dorés disparut, tout comme son sourire d’ailleurs. Il semblait perdu dans ses pensées. Je pouvais ressentir la tristesse qui émanait de lui et j’eus presque pitié de lui à ce moment-là. Il me répondit finalement que ses parents étaient morts durant la Troisième guerre ninja. Selon ses dires, ses parents adoptifs ont été enlevés et depuis il vit seul chez eux. Cependant il cherchait à les retrouver depuis ce jour funeste. Apparemment le destin ne l’avait pas épargné lui non plus. J’eus un simple soupir et essayait d’éviter son regard dénué de joie. Je tremblais doucement, non pas de froid avec la pluie qui m’était tombée dessus mais d’émotion. J’avais mal au cœur pour ce garçon. J’aurais presque oublié qu’il m’avait volé mon premier baiser durant notre entrainement. Moi-même n’ayant jamais eu de vrais parents, j’étais affligée lorsque le sort s’acharnait sur d’autres que moi…

« Je suis désolée… »

Ce fut tout ce que je fus en mesure de lui dire. Quelques mèches de mes cheveux tombaient sur mon visage et cachaient ainsi à Takimaru que je pleurais. Je n’aurais pourtant pas dû agir ainsi, ce n’était pas comme si ce garçon était quelqu’un d’important pour moi, je ne le connaissais même pas. Juste que son récit m’avait rappelé mon propre passé, et particulièrement le moment où j’avais rencontré mon père pour la première et unique fois. J’avais lu dans son regard d’azur tous les regrets et la douleur qu’il pouvait ressentir de m’avoir abandonnée. Je me souvenais bien qu’après qu’il soit reparti, j’avais eu une folle envie de le suivre, de moi-même déserter Suna. Pourtant je n’avais pas pu m’y résoudre, après tout j’ignorais où il était allé et je n’arriverais peut-être pas à le rejoindre, ayant moi aussi tous les ninjas de Suna à ma poursuite si cette éventualité avait été avérée.

Après ce moment d’égarement, les chiens de Takimaru me sortirent de ma torpeur. Ils grognaient pour je ne sais quelle raison. Au dehors, la pluie tombait à sceaux. C’était un paysage fort déprimant, mais moi aussi j’avais une drôle d’impression, comme si quelqu’un ou quelque chose rôdait à l’extérieur. Je me mis donc lentement sur mes gardes, une main attrapant le kunai dans ma bottine. L’orage faisait rage dehors, les éclairs d’or zébraient le ciel de leur électricité vengeresse alors que Takimaru et moi étions sur nos gardes. Le bruit sourd émanant des éclairs qui touchaient le sol me faisait parfois sursauter car je ne m’y attendais pas, et surtout j’avais du mal à me concentrer lorsque le temps était à l’orage. Ce temps me rappelait celui qui avait suivi la venue de mon père à Suna, afin d’assassiner mon bourreau. L’orage avait duré 3 longues journées alors que la pluie était tombée une semaine entière sur Suna.

Mais alors que je repensais à cette triste semaine, une ombre passa à la fenêtre de Takimaru. Instantanément je me levais et avais bondi près de la porte. Je m’étais collée au mur et tentais de repérer les pas qui résonnaient dans ma tête comme un tambour. C’était particulièrement dur à identifier avec la pluie qui battait son plein. Mais je réussis enfin à entendre les pas de l’intrus : il était juste derrière la porte. Mon visage prit une expression effrayante lorsque je découvris la proximité qu’il y avait entre nous. Mon cœur s’était emballé à cause de l’adrénaline et je tentais de respirer le plus doucement possible…

Un nouvel éclair s’abattit, beaucoup plus proche de nous que les précédents. Et c’est cet instant que choisit notre intrus pour ouvrir la porte. Mais quelle personne censée ouvrirait la porte de quelqu’un d’autre sans avoir demandé l’autorisation au préalable ? Pas de doute, cet intrus ne nous voulait pas de bien. Lorsqu’il eut assez ouvert la porte pour que je puisse y passer, je pointais furieusement mon Kunai sur sa gorge. Ma détermination s’évanouit quand je découvris de qui il s’agissait : Mr. Otsuki, l’homme que je devais mener à Konoha dans le cadre de ma mission…

« Eh… Eh bien Kiina, tu es vraiment effrayante quand tu veux. » Tenta-t-il d’ironiser pour détendre la situation.
« Mr. Otsuki, mais qu’est-ce que vous faites ici ? »

J’enlevais à peine mon Kunai de sa gorge qu’un second éclair s’abattit, toujours aussi proche que les derniers. Mais cette fois, les lumières de la maison de Takimaru s’éteignirent instantanément, sans doute l’éclair avait touché le générateur de la ville. Et bien ça allait leur causer des problèmes. Je soupirais après avoir une fois de plus sursauté face à ce nouvel éclair. Mr. Otsuki quant à lui se frottait le cou, sans doute histoire de vérifier que je ne lui avais pas fait d’égratignure. Mais j’étais tout de même assez expérimentée pour bien viser et ne pas agir à l’aveuglette. Je ne pouvais désormais distinguer Mr. Otsuki que part les faibles rayons lumineux qui perçaient le ciel au dehors. Par contre cela ne me permettais pas de voir Takimaru, ce qui m’inquiéta un peu. Mais je tâchais d’oublier cette gêne et d’écouter le plus attentivement possible les dires de mon voisin. Il était un peu essoufflé, sans doute avait-il courut jusqu’ici pour me retrouver.

« Eh bien… Vu le temps mitigé qu’il y a au dehors, ma famille et moi voulions t’héberger pour la nuit, après tout tu ne connais personne ici et nous n’allions pas te laisser attraper froid. Je t’ai donc cherché sous cette pluie battante et un voisin m’a dit qu’il t’avait vu entré dans cette maison accompagnée d’un jeune homme blond, alors j’ai écouté ses dires. »
« Mais pourquoi n’avez-vous pas frappé avant d’entrer ? »
« Je l’ai fait ! Mais l’orage à couvert mes coups sur la porte. Alors j’ai essayé de voir si elle était ouverte. »

Ce qui était le cas évidemment. Et son arrivée était désormais justifiée. Sa présence me rassurait, et au moins comme ça je n’aurais pas à passer la nuit dehors. Je me demandais finalement s’il connaissait Takimaru. Après tout il avait vécu ici un bon moment avant de venir habiter à Suna.

• Une ombre traversa la fenêtre je me demanda ce que c’étais je vis Kiina se rapprocher de la porte sortant un Kunai de sa bottes , la porte s’entrouvrît sou des éclairs et un noir totale fit son apparition , je vis un homme entré et Kiina pointa son Kunai sur sa gorge , un autre orage fit son apparition et je vis le visage d’un vieil homme qui se tenait le dos en se penchant il pris la parole.
  
  « Eh bien… Vu le temps mitigé qu’il y a au dehors, ma famille et moi voulions t’héberger pour la nuit, après tout tu ne connais personne ici et nous n’allions pas te laisser attraper froid. Je t’ai donc cherché sous cette pluie battante et un voisin m’a dit qu’il t’avait vu entré dans cette maison accompagnée d’un jeune homme blond, alors j’ai écouté ses dires. »
  
  « Mais pourquoi n’avez-vous pas frappé avant d’entrer ? »
  
  « Je l’ai fait ! Mais l’orage à couvert mes coups sur la porte. Alors j’ai essayé de voir si elle était ouverte. »
  Je regarda Kiina et le vieil homme tout en souriant et fit non d’un signe de la tête , je dit a Kiina.
  
  « A ce que je vois du dois partir pour dormir chez cette homme Kiina si un jour tu as besoin de quelque chose a Konoha je suis là. Au revoir. »
  
  Kiina et le vieil homme sortirent, je ferma la porte derrière eux tout en continuant a sourire quand la porte se referma complètement ,Je sortis par la fenêtre près de mon lit car je savais que quelque chose se préparais. Je partis faire une ronde sans que Kiina me voie, Qu’allait-t-il se passé , j’avais un mauvais présentiment.

Citation :

Fin du RP et suite en solo dans un autre sujet