J’avais ma semaine de congé et j’avais l’autorisation de continuer mes recherches personnelles. Malgré toutes les années qui s’étaient écoulées, je me rappelerais toujours de cette nuit où ma vie prit un tout autre tournant. Le souvenir de la mort de mon père, de ma peur face à ce sang, ma maison qui brûle, les larmes de ma mère et ce bandit… tout était claire comme l’eau de roche. Je visualisais chaque scène comme si je les avais vécu il y a quelques minutes seulement, comme si dix années ne se résumaient qu’à dix minutes, dix secondes.

La mémoire était bien cruelle, on se souvenait clairement des souvenirs traumatisants et désagréables et rarement ceux qui réchauffaient les cœurs. Bizarrement je me rappelais très bien de ce massacre mais ma vie avant ca… c’était flou. De temps en temps une odeur me rappelait ce plat favori de mon père, une couleur d’étoffe me rappelait un pan de mon passé que j’avais oublié où ma mère portait une couleur similaire. Je ne pouvais pas décrire avec cette même assurance comment était mes parents, leurs activits quotidiennes… J’en gardais que quelques souvenirs faibles, qui s’éteignaient au fur et à mesure que le temps passé. C’était triste et effrayant.
Allais-je définivitivement les oublier ? Allais-je donc perdre une part de moi encore ? Je ne voulais pas mais que puis-je faire contre le temps et la mémoire ? Je n’étais pas médecin et je n’étais pas non plus folle au point de tester des techniques effrayantes pour simplement garder une ou deux images de plus. Non, j’assistais impuissamment à la perte progressive de ses sensations du passé. J’essaye de me consoler en disant qu’en fait mon esprit me laisse plus de place pour avancer… mais même là j’ai des doutes. Je suivais l’assassin de mes parents, n’était-ce pas un moyen désespéré de s’accrocher à ce passé ? Je n’en savais rien… petit à petit je doutais, surtout lorsque je voyais les rares ninjas obnibulés par la vengeance. A chaque fois… ils tournaient mals.

Je ne voulais pas de ca, je voulais rester fidèle à Suna et à son Kazekage… mais une autre partie de moi me poussait constamment à suivre les traces de ce fantôme pour me venger. Faible, je me soumettais à cet ordre et suivait cette directive aveuglément, fermant à clé mes doutes pour m’en souvenir une fois déçue, une fois perdue, une fois gagnée, une fois…victorieuse.

Soudain je m’arrêtais. J’étais à la frontière du pays des vagues. Je me sentais soudainemment mal. Je détestais revenir dans ce lieu. Chaque endroit se ressemblait et ce n’était pas un grand pays comme Suna ou Konoha et j’en passe. Respirant profondément, comme pour calmer mon trouble, je me remis à nouveau en route.

Selon mes informations, la base des criminelles que je recherchais était dans une forêt. La carte en main, j’y jetais un coup d’œil, la rangea dans mon sac, but un peu d’eau et me mis en route, me concentrant uniquement sur l’objectif à atteindre.

Je commençais à me demander si je ne m’étais pas trompée car je ne tombais sur aucun garde ni rien. C’était étrange. J’arrivais enfin à la clairière indiquée et encore une fois…rien. Genjutsu ? Ninjutsu ? Peut-être une technique de dissimulation ? Ou tout simplement une mauvaise information.

J’allais m’avancer ou du moins envoyer un clone lorsque je sentis du mouvement autour de moi. Me mettant sur mes gardes, j’envoyais deux kunai en direction de la source de ce bruit et vis un ninja… de Kiri. Qu’est-ce-qui se passe encore ? Ne me dites pas que c’est un garde ? Ne me dites pas que ma mission en solo va devenir une mission en duo ?

- Tu viens de Kiri.

Il fallait rester silencieux car depuis le début, il n’y avait eu aucune manifestation. Je n’aimais pas ca… absolument pas. Autant éviter la parlotte qui dure une éternité s’il était « temporairement » un allié ou mettre fin à sa tendre vie s’il s’avérait être un ennemi. Un ou deux déguisements n’étaient pas difficile à dégoter.