"Il n'y a qu'un pas entre la haine et l'amour."

C’était une belle journée ensoleillé. Le temps, idéal pour se balader sans contrainte ni problèmes m’avait donné envie de sortir un peu du repaire et je m’étais donc retrouvée à Iwa no sato. Comme tout le monde le sait, ce village a été annexé par l’organisation de la lune rouge à laquelle je donne mes services. Les membres étant peu connus, même des citoyens, certains savaient quand même reconnaitre une personne qui avait un lien avec ce groupuscule. En plein milieu du village, à l’heure où les commerces étaient ouverts et où il y avait beaucoup d’affluence, je traversais la foule d’un pas léger, sans me soucier des regards plein de méfiance et d’animosité à mon égard. Une femme sans bandeau qui portait une arme démesurée dans son dos n’inspirait pas confiance à tout le monde, cela allait de soi.
Le nez en l’air, je voyais les hauts bâtiments de pierre qui faisaient la fierté du pays de la roche et rien que pour cette architecture j’appréciais qu’on ait choisi cet endroit pour s’y installer. Certes, il y avait encore plus de mercenaires qu’à Ame no Sato et le taux de criminalité était incroyable, mais il y faisait bon vivre à part ces deux désagréments.
Atteignant le quartier des auberges, hôtels et tout le trintrin dans le genre, je notai des hommes à la mine patibulaire qui sortaient avec des sacs de ryos, parfois tachés de sang, et qui s’éloignaient furtivement. M’étant crée une petite réputation dans le domaine des chasseurs de prime avant d’intégrer l’akatsuki, je connaissais la plupart de vue ce qui me permettait de passer sans que l’on vienne me chercher des noises. Ha oui, si je me démarque de la plupart des membres de l’akatsuki, ce n’est pas seulement par mon apparence ou mes techniques, mais c’était surtout parce que j’étais une non-violence. Incroyable me direz-vous, mais oui… Je ne tuais que lorsque c’était nécessaire. C'est-à-dire quand ma vie était en danger ou quand l’akatsuki était menacée. Deux uniques raisons qui me poussaient à tenter de prendre des vies.

« C’est parce que tu es trop faible, mentalement…
Beh voyons. »

Alors que j’allais bientôt atteindre les portes, une silhouette encapuchonnée attira mon attention et j’haussai un sourcil dubitatif en voyant une cape ornée de nuages rouges cerclés de blanc. Depuis que l’ancienne génération de la lune rouge s’était faite exterminée aux trois quarts et que nous, la nouvelle génération était arrivée, nous n’étions plus obligés de porter ces uniformes ridicules. A part notre grand chef et Zetsu, chacun avait sa façon de se vêtir de la façon dont il souhaitait. De toutes évidences, Madara ne se baladait pas à Iwa et Zetsu avait un physique bien trop étrange pour passer inaperçu. De plus, il était naturellement si discret qu’il ne se montrait que très rarement au grand jour… Et pour couronner le tout, individu dégageait une aura de faiblesse incroyable qui me fit légèrement grimacer. Contournant un jeune homme aux cheveux bleus retenus par un lien, je lui jetai un regard car il semblait étranger mais décidai de m’occuper de l’usurpateur avant. Il en allait de la réputation de l’akatsuki, après tout…
Lorsque l’inconnu se fut enfoncé dans une ruelle déserte, je m’approchai de lui et posai une main sur son épaule. Se retournant, surpris, je vis un homme d’une quarantaine d’année dont l’odeur faillit me retourner l’estomac. Il s’agissait certainement d’un mercenaire qui se faisait passer pour un membre de l’akatsuki afin de se faire craindre de ses victimes… Un sale rat. Voyant son sourire moqueur quand il vit ma silhouette féminine à travers l’ombre, je n’attendis pas qu’il parle et lui craquai les vertèbres d’une poigne de fer. Je vous l’ai dit, je tue quand mon organisation est en danger… Laissant tomber le corps comme une poupée de chiffon, je retournai sur mes pas afin de retrouver l’autre inconnu qui avait éveillé mon attention. Je ne possédais pas un sixième sens comme dans ces supers films d’action, mais un adolescent qui se baladait seul avec une arme collée dans le dos n’était pas très commun. Il est vrai que beaucoup de jeunes ninjas étudient à Iwa, mais sa démarche était trop fluide et montrait une expérience bien trop grande pour quelqu’un d’aussi jeune. Malgré le fait qu’il existe des cas de ce genre, ils étaient rares mais on les connaissait de réputation… Celui la, je ne l’avais jamais vu et que je voulais vérifier qu’il ne soit pas un espion. Ce qui était surement le cas…

« S’il sort du village, c’est que c’en est un. Les ninjas de son âge ne vont pas en mission tout seul…
… Et les ANBU portent un masque, en général.
Et avec les lois, personne ne peut sortir du village sans autorisation…
Et il empestait le sang… »

Devant tous ces indices, je poussai un soupir de fatigue et me dirigeai néanmoins vers les portes. Les mains dans les poches, je passai les portes, jetant un regard aux gardes qui s’étaient levés pour m’en empêcher. M’informant que je n’avais pas le droit de sortir si je n’étais pas une ninja recensée, je me fis passer pour une subalterne d’un membre de la lune rouge et ils s’écartèrent aussitôt. Juste derrière les portes, à la limite autorisée se trouvait une auberge où beaucoup de mercenaires prenaient un pot avant de partir effectuer leur mission. Entrant à l’intérieur, les voix se turent le temps que je traverse la salle puis reprirent lorsque je m’accoudai au bar. Faisant signe au tavernier que je n’étais pas là pour boire, je me mis alors à fixer un duo de ninjas qui parlaient plus bas que les autres. Les commères typiques… mais en version masculine. Utilisant l’apprentissage de Viladra, j’affichai le sourire le plus engageant que je pu et me dirigeai vers eux, me glissant entre les deux hommes avec une souplesse indéniablement féminine. Voyant leur regard converger vers moi, je m’appuyai familièrement contre le plateau et m’adressai à eux d’une voix calme. En temps normaux j’aurai foncé dans le tas, mais je ne voulais pas me faire remarquer.

Je cherche quelqu’un… Si vous pouviez me renseigner… ?

Ha, ma p’tite demoiselle, faudra payer pour ça… Mais avec votre joli minois, on peut toujours s’arranger… !

M’approchant pour que personne ne puisse entendre, mon sourire s’élargit quand je prononçai des mots qui les firent frissonner. Je ne suis pas du genre expressif et ceci ne reflète pas ma nature… Mais parfois, il faut utiliser la subtilité pour se fondre dans la masse.

Tu n’as pas idée de qui je suis… Ni de pour qui je travaille. Murmurais-je froidement. Alors tu vas me dire si tu as vu un jeune homme, en dessous de la vingtaine, aux cheveux noirs bleutés attaché à l’arrière de la tête. Et vite.

Ha, parfois j’aimais bien profiter du prestige que nous avions sur ce village. Après avoir appris que la personne que je suivais avait quitté ce lieu il y avait peu de temps, je quittai donc ce charmant endroit et repris ma route en dépassant les limites autorisées aux ninjas inférieurs aux anbu. Atteignant la route principale, déserte dans mon sens puisque les sorties n’étaient pas autorisées pour la plupart, je pris le seul chemin possible et continuai jusqu’à ce que les hautes roches masquent le village. Oui, un paysage parfait pour moi… rocheux, avec des minerais partout… Aride à souhait. Un endroit parfait pour mon affinité. Enfin, je l’aperçu. Devant moi, à une dizaine de mètres, il s’éloignait du village. Je comptais l’intercepter une fois éloignés du village. Les dommages collatéraux, je préférais éviter… Quand nous fûmes suffisamment loin, je reportai mon attention sur cet étrange personnage. Ne portant pas de bandeau, j’en conclu que je venais de mettre le doigt sur un peu fuyard qui travaillait pour l’alliance… Mais de quel village ? Sans chercher à masquer mon aura ni ma présence, j’accélérai le pas jusqu’à atteindre sa hauteur. Attendant qu’il s’aperçoive de ma présence, ce qui ne fut pas long, je lui adressai un sourire aimable et me plaçai devant lui afin qu’il s’arrête. Inclinant légèrement la tête en guise de salut, nous étions à trois mètres l’un de l’autre. Une bonne façon de montrer que je n’étais pas là pour l’inviter à boire un verre. En plus, ce sont les hommes qui invitent les femmes, pas le contraire… De toute façon, il était trop jeune. Dommage, plus tard il aurait certainement été un bel homme. Tiens ? Je parle au conditionnel… Etais-je en train de devenir prétentieuse comme Viladra ?

« Hé ho, un peu de respect… ! »

Bonjour. Dis-je avec courtoisie. Je me nomme Kaleïs Kalinko…

« Voila le faux nom que tu donnes… »

… Et je fais partie de l’organisation criminelle appelée communément, la lune rouge. Ou l’akatsuki. Je suis sincèrement désolée, mais je ne peux pas vous permettre de partir d’ici… Et comme je doute que vous acceptiez de vous installer sous notre commandement, nous allons donc devoir nous affronter. Je suis vraiment navrée de la tournure des évènements.

Fermant les yeux, je composai une technique rapidement. Aveugle comme n’importe quelle personne qui aurait les yeux crevés, le noir m’enveloppait à une vitesse vertigineuse au fur et à mesure que mes autres sens s’éveillaient. On avait tendance à sous-estimer les gens possédant une déficience au niveau des sens mais ils avaient tendance à oublier… Que cela ne faisait que renforcer les autres. Entendant jusqu’aux battements de cœur de mon ennemi, je percevais chaque gestes infimes qu’ils faisaient grâce aux frottements de l’air. Son odeur, désormais très reconnaissable caressait mon nez en un ballet joyeux et les vibrations de ses pas sur le sol sonnaient comme un écho en moi. Quel plaisir… J’étais bien plus puissante comme cela. Je comptais désormais mettre fin rapidement à ce combat. En espérant ne pas mourir non plus… Mais les membres de l’akatsuki se baladent rarement seuls. Néanmoins, si je pouvais m’en occuper toute seule, ma satisfaction serait parfaite.
Sans que je n’effectue de geste, sans que rien ne montre que j’effectuai une autre technique, des centaines d’aiguilles jaillirent du sol sous nos pieds (enfin pas sous les miens haha) avec rapidité, embrochant tout ce qu’il y avait sur leur trajectoire. Toute la surface dans un rayon de cinquante mètres fut déchiquetée. Certes, elle n’était pas mortelle mais assez douloureuse. Efficace pour immobiliser et… difficile à esquiver. Une entrée toute en douceur car je n’aimais pas lancer les hostilités avec trop de violence…

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