Il n’y a rien de plus redoutable que de voir le monde s’effondrer, c’était ce que me disait cet ancien épéiste de Kiri qui m’avait autrefois prit comme élève et qui depuis était hélas décédé. Et on pouvait facilement constater que notre monde était peut être sur le point de s’écrouler sous le poids de sa décadence et de la folie humaine qui chaque jour qui passe souille un peu plus la nature humaine et la terre elle-même. Il n’y a pas de choses plus tragique et regrettable que la sombre destinée qui nous incombe et qui nous mène ainsi à produire les actes les plus terribles et avilissant, des actes qui ne nous entraînent qu’au bord d’un précipice plus grand encore que le précèdent à chaque hérésie que nous commettons. Chaque jour nous avançons ainsi sur un chemin de croix des plus redoutables qui n’a pour finalité que de nous conduire vers un abysse sans fond dans lequel les flammes de l’enfer attendaient avec impatience que notre déchéance nous mène à elles afin de nous dévorer dans nos suppliques les plus folles et stupides. Cette guerre qui est sur le point de secouer notre monde en est la preuve la plus absolue, et c’est avec le plus grand regret que je pensais à elle, que je la voyais comme une faucheuse qui dans sa toile rapiécée aussi sombre que l’ébène descendait sur terre pour ouvrir un coffret maléfique et répandre les germes de la décadence et de la folie afin de cueillir les flammes de nos vies les unes après les autres lorsque notre raison s’effondrant nous conduit à nous massacrer l’un l’autre. Et toute cette ignoble mise en scène, cette affreuse cacophonie qui troublait le concert, la symphonie de paix et de grandeur que ce monde se devait de garder notre monde, était là à cause d’une seule et folle personne qui dans toute sa sombre et ignare démesure avait décidé de tout balayer d’un revers de la main afin de plonger allégrement dans les mares sanglantes de sa propre envie, son égoïsme, ses rêves les plus sombres et idiots, condamnant les autres à rester dans l’ombre de ses désirs les plus maléfiques. Je ne comprends moi-même hélas guère de choses aux rêves étant donné que ma nature propre me prive de ce genre de choses, la seule chose ainsi à laquelle j’aspire c’est de voir le monde grandir et de rester noble et puissant jusqu’à ma toute fin, servant ainsi avec loyauté le village qui m’avait recueillit alors que je ne savais nullement qui j’étais, et afin d’honorer la mémoire de cet homme qui s’était fait mon maître. J’avais eu la chance de tomber sur un village qui pouvait compter sur une femme dont la poigne l’avait hérissée en chef, et qui avait pour pensée la seule paix de ce monde.

Admirant le ciel au sommet d’un arbre royal, loin de brouahaha des entrainements, je me reposais sur la branche la plus épaisse, bras biscornue et surnaturel qui prenait des formes des plus étranges, presque maléfiques, mais dont l’épaisseur était à même de supporter mon propre poids ainsi que celui de cette épée que je portais sur moi en quasi permanence. Il était agréable de constater que les villages pouvaient ainsi s’unir et travailler main dans la main, mais il était toutefois regrettable de ne voir que cela n’était possible que lorsqu’un sombre danger menaçait l’intégralité des nations… J’avouais moi-même ne pas être fort enthousiaste à l’idée de me mêler à d’autres ninjas, même de diverses nations, mais j’avais au moins eu le plaisir de pouvoir former quelques ninjas du village caché du sable, ce qui était en sois une bonne expérience, une de celle que ce maître que j’avais eu aurait je pensais apprécier. Toutefois, je restais peu enclin à aller me mêler aux autres sans une raison valable, c’est pourquoi je préférais pour une fois m’adonner au plaisir le plus simple de la vie, celui de plonger dans les bras d’or et délicats de la reine qui gouvernait au sommeil. Ainsi, bercé par la brise légère et fraiche qui faisait trembler la ramure d’émeraude de cet immense arbre, laissant perler de petites tâches d’or sur l’écorce brunâtre, et parfois sur moi-même, tâches mouvantes et dansantes au grès des mouvements des feuilles qui subissaient ainsi le souffle du vent. Des lueurs d’or qui projetaient des petites ondes de chaleurs qui se marraient à merveille avec la douce froideur qui exaltait du maître vent. Un chant léger venant d’un oiseau se trouvant quelques branches au dessus de moi fut le seul autre son, mis à part le murmure éolien, qui vint m’accompagner au fur et à mesure que je sombrais dans l’inconscience bienfaisante de ce qu’on appelait communément, une bonne sieste.

Un temps que je ne pouvais mesurer s’était dès lors écouler, derrière le rideau de légèreté d’un sommeil des plus réparateurs, ce qui semblait être alors un picotement gênant et étrange vint me titiller la jambe, comme si un quelconque insecte s’amusait à tenter de me piquer afin de m’injecter son venin ou toute autre saloperie de ce genre… Encore dans les vapes, je donnais un coup de main distrait sur la zone où je sentais le picotement, chassant ce que je pensais être un vulgaire insecte, gardant les yeux fermés, ne préférant guère encore les ouvrir. Un piaillement indigné s’en suivit, ainsi qu’un léger froissement d’ailes, indiquant que l’intrus s’était probablement envolé, courroucé ou effrayé de par mon geste après m’avoir sûrement prit pour un morceau d’écorce géant… Faisant un léger mouvement sur la branche, je tentais de reprendre une nouvelle position avant d’essayer de replonger dans le sommeil lorsque le même picotement se fit de nouveau ressentir sur la main elle-même cette fois. Le piaf était revenu à l’assaut, courageuse bestiole à qui j’allais faire passer l’envie de me déranger dans mon sommeil. Mais alors que je m’apprêtais à le dégager une nouvelle fois d’un geste sec et puissant, une voix s’éleva, et j’ouvris les yeux pour constater avec stupeur que l’oiseau que j’avais tantôt dégagé et qui se faisait tant insistant n’était autre que l’hirondelle messagère de la Mizukage elle-même… La petite créature me demandait tout simplement de bien vouloir me réveiller, ce qui était hélas déjà chose faite… Mais maintenant que le mal était fait, il ne me restait plus qu’a écouter ce qu’il se passait et ce qu’il voulait exactement.

-Désolé de t’importuner Rubicant, mais Mei m’a envoyé pour te demander de la rejoindre le plus vite possible aux portes du village. Une mission urgente nous y attend, en effet j’ai repéré aux frontières du pays ce qui semblait être deux soldats de l’akatsuki avec un ninja d’une autre nation qui semblait quant à lui appartenir à Konoha. Ils représentent une menace, je me suis peut être trompée, mais il faut quand même y aller. J’ai déjà prévenu une jeune ninja du village de Suna, Temari et un autre de Kiri, Izaki qui seront nos compagnons de voyage.
-Je vois, désolé pour ce geste malencontreux, allons-y de ce pas.

J’étais pour ma part déjà prêt, je n’avais guère besoin d’autre chose que de mon épée, ma cape et la petite sacoche qui pendait à la branche et qui contenait tout le matériel de base d’un bon ninja, à savoir quelques simples petites lames qu’on appelait plus couramment des kunais, de petits shurikens et surtout quelques parchemins explosifs. Rien de plus n’était utile pour un vrai guerrier, tel que moi, un démon implacable, car le feu était mon arme, et à lui seul il représentait l’art le plus puissant et redoutable de ce monde. Alors que l’oiseau prenait son envol, je souriais allégrement, le combat commençait enfin, depuis toujours j’étais fasciné par les batailles, les vrais combats qui permettaient de s’opposer à de véritables adversaires qui pouvaient être dignes d’être combattus, quoi de mieux que ces monstres de l’organisation de la lune rouge pour cela. Partant à sa suite, je sautais d’arbre en arbre afin de prendre un chemin discret vers les portes de la cité de Kumo car ma seule personne n’était aisément visible dans les rues du village, de par mes proportions des plus inégalables… Après un bon quart d’heure à couper à travers divers raccourcis que j’avais pu découvrir en cherchant ce coin de paix, j’étais enfin parvenu aux portes du villages, arrivant par le côté, mon immense compagne sur le dos, ma sacoche attachée à la taille. Dame Mizukage et les deux autres étaient déjà présents. L’heure de la première bataille était enfin proche.

Tous étaient déjà sur place. En fait, aucun d’entre eux n’avaient pris les deux heures accordés. Le temps qu’Hello fasse le tour et les trouve tous, quelques minutes plus tard le tout dernier faisait son apparition. Temari, kunoichi du sable maitrisant avec aisance le vent, Izaki, jeune Anbu de Kiri aussi médecin, possédant de puissantes techniques suiton et raiton puis Rubicant, épéiste de la brume aux techniques katon surpuissantes, les voilà tous réuni pour ce qui allait être un rude combat. S’ils avaient répondu à l’appel, c’était qu’ils devaient déjà être au courant des risques que cela représentait. Affronter les membres de la lune rouge ne se ferait pas en deux seconde et quart. Puissants et vils, ils se montraient cruels et n’hésitaient pas à tuer pour le plaisir. Avant de partir, pour ces raisons, il était impératif que Mei les introduise les uns aux autres et qu’ils élaborent une petite stratégie qui faciliterait leur approche tout en demeurant discrets. Le pire serait de se faire repérer et que l’effet de surprise ne soit plus. L’hirondelle les avait localisés précisément, c’était un atout non négligeable à ne pas gaspiller. Bref, souriante comme toujours malgré la situation d’urgence, Mei s’approcha de l’épéiste et de la Sunajin, puis sa voix s’éleva, doucereuse et suave. Fallait pas changer les vieilles habitudes non plus. Tout en parlant, elle leva un peu la tête, s’adressant à l’Anbu perché en hauteur. L’éternelle célibataire de Kiri se demandait bien comment allait l’entrainement de Takimaru à l’art médical, mais ce n’était pas le moment d’en parler.


-Izaki, si tu descendais de ce toit que l’on fasse de rapides présentations ? Comme tu le sais déjà, on se prépare pour un titanesque combat et pour gagner, nous devons être unis. Les membres de l’Akatsuki sont réputés pour avoir de monstrueuses capacités, les prendre à la légère en croyant pouvoir les vaincre seul est de la pure folie.

La Mizukage marqua une pause, attendant que le ninja descende de son perchoir. Par la suite, elle entama les présentations en règle, disant rapidement quelles étaient les spécialisations de chacun en combat. Naturellement, la jeune femme élabora plus pour ses deux shinobis, connaissant leur fiche par cœur comme tout bon Kage. Temari, elle savait vaguement de quoi elle était capable grâce au sommet des Kages au cours duquel elle aida le Yondaime Raikage et le jeune Kazekage contre le déserteur de Konoha, Uchiha Sasuke. Il fallait dire que cet adolescent avait de la ressource et était très puissant pour son âge. Était-ce ça, le pouvoir de la haine et des ténèbres ? Si oui, il y avait de quoi s’inquiéter. Si ce môme participait à la guerre aux côtés de son ancêtre… il y aurait de lourdes pertes pour l’alliance. Se ne serait pas n’importe qui qui aurait la tâche d’aller l’affronter. Enfin, maintenant que les présentations étaient faites, il leur fallait discuter d’un rapide plan afin d’arriver sournoisement. Elle possédait le Kirigakure no jutsu, de même qu’Izaki. Cette technique pourrait grandement être utile pour semer la confusion chez l’ennemi. Comme ça, les rejoindre pourrait être plus facile. De même, une attaque surprise aurait plus de chance de fonctionner grâce à ce jutsu. C’était une bonne idée que de l’exploiter. Mei fit donc part de ses pensées à vive voix, espérant que celas fasse l’unanimité. Hello les guiderait afin de leur faire économiser du temps puis une fois presque sur place, une belle diversion serait mise en place. À leur niveau, avancer furtivement n’avait plus de secret, alors la réussite de cette petite scène devrait, normalement, s’il n’y avait pas de senseur dans les troupes ennemies, fonctionner. Ils étaient donc tous prêts à partir. L’hirondelle virevoltait dans tous les sens, impatient de montrer la voie. La fébrilité était palpable au sein du petit groupe. Quoi de plus normal, après tout, ils allaient regarder la mort en face une nouvelle fois. Affronter des ninjas de ce calibre était toujours un évènement stressant. D’ailleurs, à ce propos, la belle Mizukage leur fit part d’un dernier point avant de se mettre en route vers leur destin.


-N’oubliez pas ce plan, gardez-le bien à l’esprit. Une fois le brouillard levé, vous n’aurez pas de seconde chance. Travaillez ensemble, et tout devrait aller pour le mieux. Toutefois, si jamais les choses tourneraient mal, j’invoquerai Ohi, une hirondelle de trois mètres qui vous sera impossible de rater. La retraite sera alors proche. Si jamais nous devons nous séparer, je resterai auprès d'Izaki. Étant le medic-nin de la mission, il est impératif de le garder en vie.


Son regard balaya le petit groupe, ses yeux envoûtants s’arrêtant sur chacun d’entre eux, comme si elle désirait lire leur émotion. Ils semblaient tous avoir bien saisi, donc la puissante kunoichi fit signe à son invocation d’ouvrir le chemin. L’oiseau, tout fier, ne perdit pas une seconde. Un nouveau chapitre était sur le point de s’écrire, en espérant que la fin en sera heureuse, comme dans les comptes de fée…

Voilà, court mais je ne voyais pas l'utilité de s'attarder d'avantage. Je crois que nous pouvons partir rejoindre Eishi, Izaya et Yujoba dans leur poste, à moins que quelque chose ne vous déplaise dans ce poste. Je débute l'autre demain ( dimanche ).