Quand le soleil domine le village du sable, la seule envie qu'ont les habitants est de sortir pour en profiter. Sortir, pour quoi faire? Pour aller se promener, retrouver des amis, pour s'amuser, ou même pour trainer seul dans les rues. Tout ça, en gardant un espace d'ombre à proximité, pour ne pas laisser les rayons de l'astre divin vous agresser. En aucun cas, vous n'auriez voulu aller sur ce maudit terrain d'entrainement lors d'une si belle journée. Et pourtant, c'est ce que je fus.

• J'avais organisé une séance de "mise à l'épreuve" afin de voir les compétences que pouvaient avoir les Shinobi de mon village. Étant en quelques sortes le bras droit de ce Kazekage qu'était mon frère, j'avais le devoir de le débarrasser de quelques affaires qui le ralentiraient dans son travail. Cette journée était en fait un moment de sélection, dans l'optique d'une guerre future. Voir quels seraient les Shinobi qui formeraient l'élite de notre nation.
Chacun devait se présenter à moi, au terrain d'entrainement, et me faire la démonstration de deux de ses techniques, après m'avoir expliqué un peu en quoi ils consistaient, et quels en étaient les effets.


J'avais levé le camps à neuf heures du matin, pour être au terrain vers la demie. J'avais tout préparé, méticuleusement. Les conditions étaient parfaites, il ne manquait que les démonstrateurs. En les attendant, je saisis ce qui me servait d'arme, ou mon cher et tendre éventail. Je le dépliai d'un coup, me plaçant en position défensive. Qu'est ce que j'aimais ces simulations solitaires et ridicules, celles que je faisais pour améliorer mes réflexes quand un bruit brisait le silence du désert. L'éventail placé devant moi, je plaçai mes appuis afin de lancer une de mes techniques sur un rocher se trouvant à quelques mètres en face de moi. Je trouvais qu'il me regardait assez mal, ce gros caillou. Peut-être devenais-je folle? Sans aucun doute, car un truc de ce genre, ça n'a pas d'yeux, ce n'est même pas vivant.





Le bloc de pierre se brisa instantanément et créa un tas de petits cailloux blancs. Fière, je faisais demi-tour sur mes talons pour saluer le public que je n'avais pas. Autour de moi, toujours ces rochers à l'allure supérieure. La folie m'atteignait ce jour là non? Les rayons du soleil attaquaient surement mon cerveau, et la raison qui s'y logeait. Je saisis ma tête entre mes mains, les yeux clos, et descendis mes paumes le long de mes tempes, pour les laisser glisser sur mes joues.

» Tu deviens folle ma vieille. La prochaine fois, tu prendras une ombrelle. Rester au soleil te fait devenir maboule. Détruis ces maudits rochers, au lieu de te torturer pour savoir si tu es folle ou non. Il est tôt, personne ne viendra à cette heure là. Tu vas attendre encore un peu.

Voilà que je commençais à me parler à moi même. C'était une preuve que le soleil et la solitude était un mauvais mélange pour ma raison. C'était un duo qui transformait mon âme en une ombre où régnait la folie et le désir de détruire tout ce qui avait un air trop provocateur. Je saisis de nouveau mon éventail, et pris un élan considérable pour détruire ces rochers en les frappant avec mon arme. Qu'en faisait de minuscules grains de sable, à force de les attaquer pour rien, ces pauvres blocs de roche. A la fin, ils formaient un grand cercle, geôliers du terrain d'entrainement.


En faisant tout et n'importe quoi, je pensais que peut-être, je pourrais cet atroce mal de tête qui engloutissait ma raison, j'allais retrouver un peu de sens critique. Je me tapais sur le crâne, cherchant un coin d'ombre. La chaleur me devenait insupportable, avec cette tunique noire couvrant la totalité de mon corps, tout en épargnant mes bras. Je n'avais même pas remarqué que mon compagnon inanimé me servirait de parfaite ombrelle.
Je croyais même avoir aperçu quelqu'un arrivant vers moi. Non mais vraiment.

Comme quoi, le soleil ça atteint vraiment.

La nuit avait été longue, beaucoup trop longue. Et chaude surtout. Je n’avais pas beaucoup dormi cette nuit-là. J’entendais le rire sadique de Koguro dans le vent qui faisait voltiger quelques grains de sable à l’extérieur. Malgré moi quelques souvenirs douloureux remontaient à la surface. Je me souvins par exemple de la fois où il m’avait ligotée à une chaise en me prenant pour cible avec des Kunais. C’était une nuit aussi chaude et sombre que celle-ci, c’était peut-être pour cela que je n’arrivais pas à m’endormir ou faire abstraction de ce fantôme qui me narguait. Alors toute la nuit j’ai fermé les yeux, tentant de faire taire ce mort, de le faire sortir définitivement de ma mémoire et de ma vie.

Lorsque j’ai rouvert mes yeux, le soleil se levait à peine. Je n’étais pas très en forme pourtant je souriais aux rayons de mon ami le soleil : je n’entendais plus la voix de mon tuteur déchu. Bien que je désirais me lever le plus tôt possible pour aller à l’entrainement qu’avait organisé Temari-sama, je suis restée environ une petite heure dans mon lit, les paupières closes. Je tentais de me reposer un maximum pour montrer ma valeur à la princesse et à tous les autres Shinobis de Suna. Mais je me suis finalement levée, me dirigeant d’instinct vers ma garde-robe. J’enfilais alors un leggin gris que j’avais raccourci pour en faire un short ainsi qu’une tunique sans manche, décolletée et m’arrivant aux genoux. Je l’avais fendue du côté de chacune de mes hanches pour que mes mouvements ne soient pas gênés par ma tenue. J’enfilais ensuite mes mitaines noires, accrochait ma croix en or au cou ainsi que mon insigne qui montrait que j’étais un ninja du village de Suna au même endroit. La journée promettant d’être chaude, je relevais mes cheveux en une queue de cheval haute que j’accrochais à l’aide d’un long ruban noir.

Ceci fait je me dirigeais vers la seconde pièce de ma « maison », la cuisine. Je sortis simplement une tartine que je grignotais sans grande envie. Je n’avais pas faim du tout bien que je n’ai pas mangé la veille au soir. J’étais habituée à manger peu depuis mon plus jeune âge, et ce à cause de Koguro. A la seule pensée de ce nom je secouai la tête de droite à gauche pour le faire partir de ma tête et terminais ma tartine. J’attrapais ensuite une briquette de lait dont j’engloutis le contenu pour me remplir un peu plus le ventre et me donner des forces. J’avais mangé uniquement parce que je savais que j’allais bien travailler aujourd’hui. Aucune autre raison ne me poussait à manger.

Je pris une sacoche dans laquelle je mis une gourde d’eau, ce qui me serait sans doute utile vu la chaleur qu’il faisait déjà à huit heure trente aujourd’hui, ainsi qu’une serviette et mon shuriken. Une fois que la chose fut faite, je mis mes bottines noires qui m’arrivaient au milieu des mollets et camouflais un Kunai dans chacune des chaussures. C’est alors que je sortis de chez moi, prenant de plein fouet la lumière de mon ami l’astre brillant en plein visage. Un petit rire sortit alors de mes lèvres et je lui souris gentiment.




Je n’avais pas d’amis. Alors il fallait bien que je m’en créée un. J’envisageais de me balader un peu dans les rues de Suna avant de rejoindre l’aire d’entrainement où Temari-sama nous avait donné rendez-vous. C’est donc ce que je fis. Je croisais encore peu de gens à cette heure de la journée, mais je souriais à chaque personne que je croisais, bien que peu d’entre eux me le rendait. La plupart connaissaient mon histoire, ils savaient que Koguro m’avait maltraitée, que j’étais une roturière et que mon père était un déserteur. Enfin, tout le monde savait surtout la dernière partie. Je poussais un petit soupir à cette pensée mais décidait de ne plus m’en soucier : cette journée serait une bonne journée. J’allais rencontrer la plupart des Shinobis de Suna et avec un peu de chance je pourrais me mesurer à eux ou à la princesse elle-même ! Enfin, mieux vaut ne pas trop rêver quand même…

C’est alors que je remarquai une petite fleur pointer le bout de son nez le long d’une habitation. Il était si dur de faire pousser quelque chose en dehors des serres par ici, que je décidais d’offrir à la jeune plante un peu de l’eau de ma gourde, en espérant naïvement que celui qui habitait cette maison n’avait pas envie de l’arracher.

Je repris ma route et me rendis compte que mes pas m’avaient guidée au point de rendez-vous sans que je m’en rende compte. Bon, j’étais sans doute un peu en avance mais au moins j’étais là. Il n’y avait personne si ça se trouvait mais bon, comme j’étais arrivée à destination autant y rester à attendre l’arrivée du premier que je verrais. Cependant j’entendais des bruits un peu plus loin. L’entrainement était-il déjà commencé ? Je m’approchais discrètement pour observer ce qu’il se passait quand je remarquais qu’il s’agisait de Temari-sama. Elle devait s’entrainer elle aussi, ou passer ses nerfs étant donné qu’elle attaquait chaque rocher qu’elle voyait. Je souris intérieurement en la voyant faire.




Je soupirais doucement, ce n’était pas demain la veille que j’atteindrais le niveau de Jônin de Suna moi. Bref. Comme j’étais là, mieux valait pour moi aller la saluer, au pire on attendrait ensemble les autres si elle ne veut pas me voir à l’œuvre de suite. Cependant, j’étais un peu stressée. Cela faisait longtemps que je n’avais pas essayé de parler avec la princesse de Suna, alors il fallait essayer de ne pas faire de bavures. Après quelques instants d’hésitation, je déglutis bruyamment et me dirigeai d’un pas ferme et décidé vers la jeune femme. Plus je me rapprochais d’elle, moins elle me semblait floue, cet effet était dû à la réverbération du soleil sur le sable. Au moins j’étais rassurée, ce n’était pas une hallucination. Tendue, je me plaçais néanmoins face à elle et inclinait doucement la tête en signe de respect pour la saluer.

« Bonjour, princesse Temari. »

Heureusement pour moi, j’avais réussi à contrôler le léger chevrotement de ma voix lorsque mes lèvres c’étaient ouvertes pour la saluer. Il fallait que je garde mon self control aujourd’hui, après tout si j’arrivais à épater la princesse, avec un peu de chance mes résultats arriveraient jusqu’aux oreilles du Kazekage. C’était ce que j’espérais de tout cœur en tout cas. Je ne savais pas pourquoi, mais depuis ma plus tendre enfance, j’avais souhaité me rapprocher du Kazekage, j’avais envie de le protéger. Pourtant il ne fallait pas que je me laisse perturber par ce genre de pensées futiles. J’étais ici parce que j’avais été convoquée et pas pour autre chose que je sache ! Je me relevais donc en secouant vivement la tête de droite à gauche pour me remettre les idées en place et plantais mon regard aquatique dans celui de la princesse. J’esquissais une moue d’excuse au cas où ma présence si tôt dans la journée l’aurait incommodée et m’exprimais.




Intérieurement je voulais lui demander si ça allait, je trouvais son teint plus pâle que d’habitude et ses traits plus tirés, peut-être avait-elle mal quelque part ? Enfin, ce n’était pas à moi de lui demander quoi que ce soit sur son état de santé, de plus elle était plus âgée que moi, elle savait donc ce qui était bon pour elle ou non, je n’étais pas sa mère. Sur ce je me demandais bien ce que j’allais pouvoir ajouter. Un petit vent fit légèrement voleter ma frange et ma queue de cheval. Ce petit vent m’avait rafraichie et un peu détendue, j’avais l’impression que mon ami le soleil me l’avait envoyé pour me donner du courage et je l’en remerciais intérieurement. Reprenant mon courage à deux mains, je lui demandais ce que je devais faire pour l’instant, après tout il fallait bien commencer quelque part, non ?

Il était aux environs de sept heures du matin, le jour semblait pointer le bout de son nez. Je m’étais endormi la fenêtre ouverte ce soir là et la douce brise matinale me réveilla presque aussitôt. Le vent projeter les rideaux avec force vers l’intérieur tandis que les volets, bien fixés, tenaient encore le coup. Je me lève alors, encore un peu endormi et en caleçon, sale. En même temps ça fait presque une semaine que je le porte. J’observe par la fenêtre le village endormi et je commence à me demander si je ne suis pas en train de rêver tant le silence semblent omniprésent.
La brise est revigorante et me rappel que Morphée ma bel et bien quitté quelques secondes après et je retourne m’asseoir sur mon lit, me frottant les yeux et cherchant ma tenue d’entrainement... Une éprouvante journée se présage. Un ami Chûnin m’avait conseillé la veille, de faire usage de mes techniques de Raiton pour éviter une grosse bourde en mission. Récemment incorporé à une équipe, je devais faire mes preuves et donc, un entrainement matinal ne me ferait pas de mal. Surtout que j’en avais grand besoin, surtout quand j’observais les progrès significatif des autres Genin...

Une fois en tenue, comme à mon habitude, je saute par ma fenêtre et cours vers le terrain d'entraînement. Moins de vingt-cinq minutes après, j’arrive sur le terrain d’entrainement ou personne ne semble s’être installé à part le brouillard montagneux. J’observe le terrain. Ce n’était pas vraiment le meilleur endroit pour l'utilisation du Raiton, mais au moins j’allais pouvoir m’amuser avec. Je me concentre alors, les yeux fermés... Avançant d’un pas posé vers le centre du terrain d’entrainement, comme si j’avais toujours su y aller. Mon chakra commence à se libérer. Autour de moi, plusieurs éclairs se forme pendant quelques instants. Juste le temps pour moi de charger mon chakra dans tous mes membres afin d’amplifier une technique de base de mon Raiton. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas stocké une telle dose d’énergie en moi et un frison de puissance parcouru tout mon corps... Après deux trois minutes d’une charge intensive, j’ouvre les yeux frénétiquement et lance ma technique. Quelques gestes des mains et quelques mots suffisent :

- Idoujiba no Jutsu !

Plusieurs petites éclairs sortirent de mes deux bras et je disparut de mon emplacement en quelques secondes. Puis soudainement, je me retrouve à une vingtaine de mètres de mon ancienne place. Un sourire vint se dessiner sur mon visage. D’une part parce que ce n'est pas la première fois que j'utilise cette technique, et que je n'avais jamais pu dépasser les dix mètres et d’autres part parce que je sais que ma réserve d’énergie est à peine entamée... Quel régale. De ma position, j’utilise une autre technique :


- Kumotai no Jutsu !

Je lance alors mon poing à une vitesse raisonnable, et heureusement, celui-ci se mit à s'éclaircir de plus en plus, en y repensant le Raiton, s'allie très bien avec le Taijutsu, et l'électricité inonda mon poing, pour se fracasser sur un rocher près de lui. Le rocher explosa sous la pression du coup. Soka pris une petite inspiration et enchaîna de nouveau avec un coup de pied cette fois-ci, le chakra coula vers son pied droit, et l'électricité submergea encore une fois un membre de son corps pour détruire un plus gros rocher cette fois-ci, et boum, le rocher tomba en morceau. Je me remit debout, et souffla assez longtemps pour reprendre. Je mets alors mes deux mains en avant dans le sens où j’avais lancé précédemment mon poing, puis je malaxe mon chakra un court instant pour enfin pratiquer une technique que j'utilise rarement pour m'entraîner. Une fois la charge terminée, d’un geste qui trancha l’air, j’actionne enfin ma technique.

- Dagan no Jutsu !

Mes deux bras tenez bon, et l'électricité qui parcourait tout mon corps se mit à se bloquer dans mes doigts, le chakra commençait à couler de ceux-ci et j'avais l'impression qu'il fallait que j'agisse rapidement. Par réflexe, mes doigts se mirent en position aussi vite que possible, et d'un coup une trentaine d'aiguilles électriques firent leurs apparitions. Elles fonçaient droit vers un mur d'entrainement, et j’avais la ferme intention de le le détruire.

Le choc entre les aiguilles et le mur de terre se fit dans un fracas assourdissant, comme si la foudre elle-même venait de frapper celui-ci. Mais, le mur était toujours là et stable en apparence… Un sourire vint de nouveau se dessiner sur mon visage, j’avais surement réveillais la moitié du village avec mes conneries... Quelqu’un n’allait pas tarder à se pointer pour me gueuler dessus. D’un geste de la main, je ferma la paume de la main vers moi. A peine celle-ci close, que le mur se brisa brusquement et un bruit monstre se fit entendre. Une fumée poussiéreuse vint alors me brouiller la vue... Il était à peine 9h du matin, j’allais avoir des ennuis mais je devais m’entrainer encore et encore. J’avais une excuse de taille...


Malheureusement une personne, fit irruption. Malgré cela, Soka eut le temps de se cacher derrière un très gros rocher dont aucune personne de mon niveau pourrait le détruire. Suite à cela, je mit ma tête à exposition pour observer vivement cette personne... Merde ! C'est Temari-senseï, et j'avais complètement oublié que nous avions une démonstration à faire pour montrer nos talents de shinobi.
Temari-senseï se mit à détruire quelques cailloux, elle avait l'air de ce parler à elle-même. Bon, c'est vrai que le soleil commençait à taper, mais à ce point-là...

Mon cœur se mit à battre rapidement, et elle s'approcha rapidement de mon côté. Malheureusement, elle détruisit le rocher ou j'étais caché d'une facilité surprenante. Enfin pas vraiment surprenant puisque c'est une Jônin. Oui, saleté d'expérience ! Connasse va ! Bon, allez j'arrête... J'étais apparemment découvert, mais la fumée ne s'était pas encore dissipée et une jeune fille, que je n'avais jamais vu par ici fit son apparition derrière la folle (Vous voyez de qui je parle, hein). Elle se mit à lui parler. Je décida donc de faire mon entrée, malgré ma transpiration qui s'était incrusté dans mon t-shirt rouge.

- Salut, tout le monde !


[HRP: Désolé, pour les nombreuses fautes, j'ai pas le cœur à corriger...]

« Bonjour, princesse Temari. »

Princesse? Cette folie me faisait-elle m'appeler Princesse? Ou peut-être n'était-ce pas moi qui parlait. Je me tournai rapidement, le visage perlé de gouttes de sueur. L'accumulation de la chaleur et de l'exercice physique faisait briller mes traits, et j'en respirais difficilement. Le Soleil arriverait bientôt à son zénith, la température grimperait en flèche et le sable reflèterait davantage la lumière de l'astre. J'aurais du choisir un jour où le temps aurait été moins bon.
J'avais distingué le visage de la jolie Kiina, une bouille d'ange que je connaissais vraiment peu. Son habitude de m'appeler Princesse me flattait toujours. Ma tête recommença à faire des siennes, et je fus obligée de la prendre entre mes mains afin de masser mes tempes. La petite Kiina, je l'avais momentanément oubliée, mais elle me rappela sa présence.



« Pardonnez mon avance, princesse. Mais je n’ai pas réussi à attendre plus longtemps avant de venir. »

« Oh, Ce n'est rien, c'est même très bien. Un peu plus et je devenais folle. » répondis-je, les mains toujours sur les côtés de mon crâne.

Un silence monstre s'installa. Je remarquai qu'elle me jugeait. Quoi, je ne sais pas. Surement ce visage perlé de sueur, ma pâleur et mes fréquents tremblements, mais bon. Autant ne pas se poser la question, ça me rendrait encore plus cinglée que je ne l'étais.

« Temari-sama. Souhaitez-vous que nous attendions les autres Shinobis ou préférez-vous voir de quoi je suis capable immédiatement ? »


Je relevais la tête, et lui souris promptement. Avançant de quelques pas vers elle, j'épongeais à l'aide de mon avant-bras le liquide impur qui émanait de mon front. Par la même occasion, je tapais dans des cailloux se mettant sur mon chemin. Bien fait pour eux. Ils n'avaient qu'à ne pas être là.

« On va les attendre. De toute manière, ils ont reçu une convocation. . . Attends, y'a encore un rocher qui me regarde mal. »

Les paupières plissées, je détruisis cet énième bloc de roche qui me semblait douteux. Le nuage de fumée que j'avais créé avant la destruction de ce dernier caillou ne s'était pas totalement dissipé, et bientôt, je pus voir ce qui se trouvait derrière. Une tache rouge, pleine de plis apparut progressivement. Au fur et à mesure que la poussière s'éloignait, la couleur se ravivait. C'était en fait un beau T-shirt, plein de transpiration.

« Salut, tout le monde ! »

Un jeune homme, haut comme, non trois pommes ne suffisent pas, quatre poires fit son entrée. Oui, le magnifique haut tout plissé et plein de sueur lui appartenait. A mon avis, dès qu'il fut rentré chez lui, le Tshirt en question passa direct au lavage. Comment faisait-il pour avoir un truc collé à la peau, comme ça? Bref. Ce jeune homme en question, c'était un des membres de mon équipe, Soka.

« Bonjour Soka. »

Il devait être là depuis plus longtemps que moi. Sa position montrait qu'il ne venait pas directement du village, et sa transpiration, qu'il venait de s'entrainer, encore. Il avait sans doute du m'observer pendant ma crise de folie meurtrière envers ces pauvres rochers. La fumée s'était enfin dissipée, ma folie aussi. La présence de ces deux jeunes gens me faisait retrouver ma raison. Je ne pensais plus à ce soleil agressif, et à la réverbération de ses rayons sur le sable, ce qui me détruisait totalement les yeux. Je lui fis un signe de la main, signifiant qu'il pouvait s'approcher de nous. Il ne manquait plus que deux ou trois, sans compter mon frère qui ne viendrait surement pas. Enfin, " surement pas ".


« Bien. Je vais vous expliquer en quoi consiste cet entrainement... »


Je fus coupée par un bruit que je n'arrivai pas à distinguer. Le soleil continuait de m'attaquer, c'était sans doute ça qui me faisait entendre des bruits qui n'existaient sans doute pas. Et pourtant...

« - Heureux de vous rencontrer, Temari-sempaï. »

Alors lui, je ne le connaissais pas. Un nouveau Shinobi du village sans doute. Ses cheveux violacés, s'envolait grace au zéphyr qui passait dans le désert. Il était jeune, beau, et me semblait prometteur. Je le regardais de haut en bas, puis lui sourit, lui faisant signe de s'approcher davantage.

« - Enchantée.
Bref. Je continue ce que je disais, maintenant que l'assemblée de Sunajin s'agrandit. Vous êtes là pour une simple et bonne raison. Je veux que vous me montriez ce dont vous êtes capables, chacun votre tour. Nous allons procéder de la manière suivante. Deux techniques chacun, les rochers sont les cibles. J'en ai laissé quelques uns ( après ma folie destructrice ). Je vous laisse commencer. »

Je pris place derrière la ligne que formait l'amas de cailloux provenant des rochers que j'avais brisés, attendant la première démonstration. Je ne compris pas pourquoi ils étaient tous figés dans la même direction, le regard vide. Je dus les imiter pour me rendre compte de la présence de mon frère, ce kazekage que je croyais en train de travailler. Il avait ces yeux verts qui engloutissent ceux qui s'y noient, deux émeraudes pâles, sans pupille. Je m'y plongeai, comme d'habitude. Gaara était beau, illuminé par la lumière brute du soleil tel un Dieu, un être divin venant nous apporter quelques nouvelles, bonnes ou non.

"Bonjour, braves ninjas du village de Suna. Je suis venu vous parler de quelque chose qui va sûrement vous paraître effrayant à première vue, vous auriez sûrement raison d'être terrorisés. Une guerre va s'engendrer bientôt, un vrai combat entre les cinq grandes nations et l'organisation criminelle la plus réputée dans tout le monde : L'Akatsuki. Pour l'instant, la participation des genins est interdite. Pour ce qui est des chûnins, j'y pense beaucoup, mais je n'en suis pas sûr. Pour être complètement certain, je serai votre adversaire. Foncez sur moi comme si vous aviez l'intention de me tuer, car ceux d'entre vous qui auront la malchance de perdre ne combattront plus jamais de leur vie, si vous comprenez où je veux en venir... Temari sera ma coéquipière lors de ce combat, si elle n'y voit aucun inconvénients. Après tout, c'est elle qui doit vous entraîner. Si elle accepte, vous serez tous contre nous."

Un soupir m'échappa, tandis qu'un hochement de tête le suivit. Pourquoi devait-il ramener sa fraise, je n'avais aucunement envie de me battre contre mes élèves. Mais j'avais compris ce que mon frère espérait, et je me laissais prendre dans son jeu. Après tout, ses idées ne sont jamais trop mauvaises, et elles apportent souvent un résultat concluant. Je croisai mes bras, mon éventail sous mon coude.

« Hé bien, pourquoi pas. Autant les préparer tout de suite à ce qui va bientôt arriver sur notre monde, la guerre. Nous attendons le meilleur de ce que vous pouvez avoir. Ne nous ménagez pas, attaquez nous sans pitié. Gaara et moi ne vous ménagerons pas. Kiina, tu passes en première? »



HRP : Gaara ~ Pas de problème, je m'adapte, je m'adapte.

Bien que je fusse toujours gênée du statut princier de Temari, j’aimais beaucoup discuter avec elle, bien que nos discussions restaient toujours strictement professionnelles jusque-là. C’était une jeune fille simple et drôle dans son genre, il était certain qu’elle ne prenait pas la grosse tête en étant la sœur du Kazekage. Non, elle assumait juste ses fonctions. Bref elle semblait s’être entrainée un peu avant que je n’arrive alors je voyais quelques gouttes de sueur perler sur son front. Elle me répondit que nous attendrions les autres Shinobis avant de commencer l’entrainement. A vrai dire j’appréhendais un peu de ce en quoi allait consister cet entrainement. Mais qu’importe ce que l’avenir me réservait, je ferais toujours face aux difficultés pour Gaara. Eum… Enfin je veux dire pour le Kazekage… C’est mon devoir après tout!

La princesse détrusit un dernier rocher dans un excès de folie. Sans doute l’avais-je dérangée au mauvais moment et qu’elle avait encore le besoin de se défouler avant d’attaquer l’entrainement avec moi et mes comparses. Mais alors que la fumée créée par la destruction du rocher par Temari se dissipait, je remarquais une forme sombre qui devenait de plus en plus humaine. Un jeune garçon, qui de toute évidence était plus jeune que moi, apparut à son tour. Il portait un t-shirt rouge vif trempé de sueur, ce qui démontrait qu’il s’était sans doute entrainé depuis plus longtemps que la princesse. Il était plutôt mignon je devais l’avouer, mais apparemment troublé que la princesse ait trouvé sa cachette par un pur hasard. Moi-même surprise d’une telle apparition, je restais bouche bée avant de murmurer des salutations à peine audibles.

« Euh bonjour… »

Une fois l’effet de surprise passé, la princesse nous incita à nous rapprocher. Je m’approchais donc un peu plus de la princesse et du jeune « Soka » à ce que j’avais cru comprendre. Temari commençait à peine à nous expliquer le pourquoi du comment de cette convocation qu’elle fut coupée dans son élan par un nouvel élément perturbateur. Je regardais alors derrière moi pour voir apparaitre un garçon, encore. Son ton était aimable et bien formulé pourtant il semblait bien que la princesse ne l’avait pas encore rencontré étant donné la perplexité qui se lisait à livre ouvert sur son visage. Enfin lui au moins il était dans ma tranche d’âge, bien que ses cheveux violacés se rapprochaient beaucoup des miens, qui étaient roses, par un effet d’étrange coïncidence. On se serait presque cru au carnaval de Suna. Bref ce n’était pas dans mes habitudes de détailler ainsi les gens et qui plus est de les juger. Je me focalisais donc à nouveau sur notre examinatrice.


Mais alors qu’elle commençait à peine à nous expliquer le but de notre venue, mon regard fut attiré derrière elle, par l’étrange présence d’un tapis de sable qui se mouvait dans notre direction. J’avais l’étrange sensation qu’il s’agissait d’un camouflage pour un individu. Mon cœur manqua un sursaut lorsque je remarquais la toge du Kazekage alors que le sable se dissipait doucement autour de lui. J’étais aveuglée par la beauté ténébreuse du prince Gaara que j’admirais depuis ma plus tendre enfance. Son regard vert amande me faisait fondre alors qu’il approchait à pas insonores vers nous en ôtant son chapeau de Kage. Je le trouvais beau comme un dieu et espérait intérieurement qu’aucun de mes camarades ne remarquerait l’empourprement de mes joues. Je repris peu à peu mes esprit et mit un genou à terre en inclinant respectueusement la tête face à l’homme qui était maître au sein de mon village.

« Bonjour maître Kazekage. »

Je profitais de l’instant où j’étais au sol pour éclaircir intérieurement mes joues. Le fait est que je ne souhaitais pas que qui que ce soit remarque l’attirance que j’avais pour lui. De plus je n’étais pas venue ici pour le rencontrer, bien que sa présence me fasse très plaisir, mais uniquement pour faire une démonstration de mes capacités Ninjas. Je me relevais donc et écoutais avec attention les saintes paroles de celui qui nous avait protégés d’un certain Deidara si je me souvenais bien. Il avait fait preuve d’un immense courage ce soir-là et j’aurais vraiment aimé lui être utile. Lorsqu’il évoqua une guerre qui n’allait pas tarder à arriver mon sourire béat s’effaça. Je me doutait bien que ce jour arriverait un jour où l’autre. J’étais intérieurement heureuse de savoir qu’il y avait une chance que je participe à cette guerre grâce à mon niveau de Chûnin mais j’espérais surtout être à ce moment-là capable de protéger mon Kazekage au péril de ma vie.

Mon regard dévia alors vers la princesse, il ne manquait plus que son approbation à la proposition du Kazekage pour que l’entrainement commence. Elle hocha la tête avec un sourire complice, signe avant-coureur qu’elle avait compris où voulait en venir son frère et qu’elle n’était pas contre, du moins pas totalement à première vue. Elle s’expliqua et quand elle annonça mon nom je piquais un fard de stupeur. A la fois gênée et surprise que je doive ouvrir les hostilités.

« M-M-Moi, Princesse ??! »

A en croire le regard qu’elle me lançait elle était on ne peut plus sérieuse. Je déglutis donc difficilement et secouais vivement la tête de droite à gauche pour me remettre les idées en place. C’était là que tout se jouait pour moi, maintenant que la décision de ma participation ou non aux rangs de Suna allait se décider. Je m’avançais donc de quelques pas en avant et joignit les pieds avant de planter mon regard d’azur dans les yeux de mon Kazekage. Mais avant de m’exprimer, je tentais de calmer rapidement les battements assourdissant de mon pauvre petit cœur qui venait à l’instant de recevoir une pression monstre. Je devais me montrer digne de représenter Suna dans le monde, et je le ferais, coûte que coûte. Quelques secondes s’écoulèrent avant que je ne reprenne mes esprits et me présentais aux examinateur.

« Mon nom est Kiina, Chûnin de Suna. Et je serais votre adversaire. »

Je restais immobile comme une poupée de cire en fixant mes adversaires. On aurait pu croire que je cherchais quelle technique utiliser contre mes aînés, qui plus est bien plus expérimentés que moi en la matière. Néanmoins je savais déjà parfaitement quelles techniques utiliser, j’attendais simplement le moment propice pour attaquer. Je ne cherchais pas particulièrement à les intimider ni même à trouver une faille dans leur défense, j’étais presque sûre qu’il n’y en avait pas étant donné leurs niveaux respectifs. Non, j’attendais simplement que le vent tourne, ce qu’il finit par faire au bout de deux minutes. Le vent souffla alors violemment en direction de mes adversaires et frappait contre mon dos. Le moment que j’attendais était enfin arrivé. Je fermais les yeux et énonçais un « Katon » mentalement. Lorsque le vent fut assez fort pour soulever des grains de sables, je les rouvris immédiatement, effectuant à toute vitesse les mouvements de mains nécessaires à la première technique que j’emploierais.

« Kasumi Enbu no Jutsu »

Suite à cette incantation, je soufflais violemment et un épais brouillard noir de suie s’abattis devant moi et sur une large zone de combat grâce à mon ami le vent. Ce brouillard de suie n’était pas n’importe quel brouillard, il me permettait d’effectuer des attaques de type Katon et d’augmenter leurs capacités Je plongeais donc tête la première dans le nuage noir. J’étais habituée à me battre dans un tel environnement étant donné que je connaissais la technique sur le bout des doigts. De plus, le niveau de mes adversaires leur donnait une jauge de chakra beaucoup plus importante que la mienne, ce qui me permettait de les repérer facilement sans même avoir besoin de les voir. Pour ne pas me faire repérer, je zigzigais à toute vitesse dans le brouillard noir, tantôt allais-je en l’air, tantôt rasais-je le sol. Je me stabilisais quelques temps plus tard et effectuais de nouveaux mouvements de mains, plus rapides et précis que les précédents, car cette technique-ci, contrairement à la dernière était une technique offensive.

« Dagan no Jutsu »

Je poussais un nouveau souffle qui émit cette fois de nombreux projectiles enflammés. Comme j’ignorais si je devais attaquer un assaillant seulement ou les deux, j’avais décidé d’allier une technique de camouflage et une autre d’attaque multiple pour augmenter mes chances d’en toucher un. Les projectiles furent rapidement guidés par mon esprit vers les deux puissants chakras que je me visualisais jusqu’à toucher mes cibles.