Le soleil s'était enfin couché après plusieurs minutes à regarder patiemment le spectacle féerique du moment, oui j'appelais ça ainsi car le ciel offrait des voluptés en désordre, des pigments roses, rougeâtres, blancs ou pourpres même, c'était assez fascinant de voir ce que la nature avait à nous offrir, à nous, bande d'ignorants que nous sommes en ce monde. Ici, on ne trouve rien de jolie, ou presque, on se morfonds, oui j'en avais bien marre en ce moment, ma lassitude était à son paroxysme tout comme les questions qui me turlupinaient l'esprit sans cesse. Je savais plus ou moins quoi faire, bien que j'étais dans ce qu'on appelle les méandres du doute. Surtout que le doute ne m'était pas permis en ce moment. Bref, mon regard dénonciateur d'une profonde froideur et sans grandes émotions scrutait le moindre détails s'offrant à moi. Le ciel et ses nuages étaient plutôt beaux, c'était rare qu'on puisse assister à ça, je n'en avais vu que très peu, durant toute ma vie, au commencement d'un nouveau chapitre scellé par le " destin ", comme on dit. Je n'y croyais, je pense que je n'étais pas fait unique pour la haine & le désordre maléfique, peut-être que je m'attaquais pas au bons symptômes à vrai dire. J'inspirais uniquement de la crainte, du dégoût et toutes choses encore moins jolies. Ce n'est peut-être pas en accueillant la haine dans mon cœur que j'aurais des amis, ou que j'aurais une vie plus paisible. Je me fis une petite remarque surprenante dans ma matière grise, j'étais chiant en fait. Je verrais bien ce qu'il en est. La seule chose que je vais faire à l'heure d'aujourd'hui, c'est de paraître froid et distant, cela peut me sauver après tout. Les seules personnes en qui j'avais une certaine confiance, non sans me méfier bien entendu, ne se comptaient que sur les doigts d'une main. Le vil serpent, l'homme qui se transforme en eau & le jeune aux folies meurtrières que moi seul, je pouvais intervenir et stoppé le processus.

Mes prunelles remarquèrent immédiatement que la nuit était maintenant là, l'astre de lumière crée soi-disant par le père de tous les ninjas reflétait dans le ciel, ainsi les rayons lumineux offerts par l'étoile jaune que nous avons s'écrasaient sur la lune, ce cailloux rond quoiqu'un peu vieux par son âge et surtout d'une couleur blanche, comme la pureté d'une âme innocente. Ceci dit, pour moi, aucune âme est innocente, nous avons tous quelque chose à se reprocher, que ce soit notre existence même ou nos ancêtres. Il se faisait déjà très tard, et j'avais passé mon temps à réfléchir sur pleins de raisons qui me poussaient à faire tous les actes, irréfléchis ou non, je les avais à mon actif, et tous n'étaient pas très beaux. Ramenant ma main sur mon front, j'avais un certain mal de tête, je ne sais pas pourquoi. Mais dès lors, je me leva tranquillement, relevant mon corps quelque peu engourdi par le fait que je sois assis depuis déjà trois bonnes heures. La nuit me lassait à un point, bien que magnifique durant de rares fois, on avait l'impression que la noirceur habitait indéfiniment le monde, plongé dans les ténèbres de la planète sur laquelle nous étions et cohabitions. Je rajuste ma capuche et je commence à sortir, mon habit était noir comme la nuit, avec dans le dos, en son centre, un symbole bien disposé à en faire frémir plus d'un, le clan de l'éventail reprenait du service en cette nuit. Sur le rabat de la capuche, il y avait des pupilles de faucon, cet oiseau si majestueux et royal, offrant ses services loyaux envers ma personne était représenté.

Je sors subitement de ma cachette, plusieurs arbres m'entourent, des rochers, il y a même une cascade, déversant l'eau transparente au sein d'un bassin formé par la nature, au fil des temps, d'elle-même, elle consumait ainsi la roche se trouvant au fond de celui-ci. Mon regard se pose tranquillement sur les arbustes divers et variés, la nature était un flot de découverte, je trouve. Un vrai musée qui avait l'habileté de se mouvoir, de changer, de se reconstruire, de mourir, bref, un livre vivant amenant plusieurs chapitres en un seul acte de vie. Mon histoire est la même que la vôtre au chapitre précédent. Je marchais tranquillement, prenant sur mon flanc une bouteille, ou plutôt une sorte de capsule contenant de l'eau fraîche et une paille sortant d'un orifice prédisposé. Je buvais un peu de temps en temps, il fallait de toute façon, surtout en ce moment après la greffe que j'ai eu. Je devais m'hydrater au mieux et c'est ce que je faisais, sans réellement convenir aux ordres du vieux sénile qui me servait de " boss ". Bien que je n'étais attaché à personne, il ne me ferait guère la loi, il est mal tombé, enfin, il a pas piocher la bonne carte avec moi dans son entourage.

Buvant à la paille, j'entendis quelques bruits, une personne de la gente féminine se trouvait non-loin de ma position. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien faire en ce lieu reculé de toutes personnes avec qui on aurait pu crées des liens forts, se coupant du monde comme de vieux ermites. Des gens uniquement un brin solitaire venaient se réfugier dans les bras de dame nature. Bref, je détournais la tête, la remettant droite. Il semble qu'elle grimpait les morceaux de falaises friables. Je n'y fis plus du tout attention, lorsque j'entendis des bruits de craquements sourds, comme si la terre se fissurait sous mes pieds. Mais les tintements rocheux venaient de beaucoup plus haut, mon regard vint à se poser directement sur un énorme rocher, ou tout du moins plusieurs rochers n'en formaient qu'un. Je m'arrêta net, fixant toujours les rochers qui allaient s'écraser sur ma figure, si je ne faisais rien. Mon pouvoir activé, la masse terrestre se posa et non sans difficultés sur ma face, dans un bruit relativement sourd, la terre éclata en plusieurs milliers de poussière microscopiques. Ou tout du moins, là où le rocher avait atterrit sur mon corps. Il ne fallu qu'une fraction de seconde pour que Susanoo intervienne, brisant les rochers. Le mont rocheux était tombé sur plus résistant que lui. Durant le laps de temps où la poussière était retombée, j'avais complètement disparu. Mon apparition ne se fit pas attendre et j'étais désormais derrière la personne qui avait fait une erreur, je n'allais pas vraiment la tuer, je m'en étais sorti indemne.

« Dur, dur, comme soirée. »

Je ne pensais pas tomber sur quelqu'un ici, en fait. J'étais plutôt surpris et je repris tranquillement mon abreuvage à la paille, je n'avais pas encore fini l'eau qui était contenue par le petit récipient que j'avais réussi à acheter, dans un des villages avoisinants. Pour en revenir à l'état des lieux, je m'en étais sorti sans aucune griffures ou égratignures, je disposais d'une défense parfaite, sans aucune failles apparentes. J'étais toujours devant la jeune demoiselle, qui était plutôt soulagée que je n'ai pas rendu l'âme et encore plus que ce ne soit pas tomber sur un des villageois, des dit villages d'un peu plus haut. Fort heureusement pour elle, je pouvais m'en tirer assez facilement, puis je ne suis pas de mauvaise humeur, étrange pour un homme moi, je sais. Au final, je lui coupa la parole dans ces dernières phrases qui débutèrent avec un ton stricte et chiant, je n'aime pas les tons comme ça, mais bon passons. Mes lèvres se mirent à se mouvoir dans un léger silence qui les précèdent.

« Je ne suis pas ici, pour te traquer. Je ne te connais même pas. Ceci dit... »

Mon ton ralenti et fût des plus confiants, tandis que mon esprit s'envola, mon enveloppe charnelle le rejoint et mon apparition se fit sans attendre, derrière la jeune femme, sauf que j'étais vraiment à quelques centimètres. Mon souffle aurait pu se réfugier, tenant fermement mon gobelet, buvant un léger coup. Je respirais normalement et je lui montrais tant bien que mal que j'étais calme, que je n'avais aucune tension. Mon esprit était ailleurs. Mon souffle chaud trouva refuge dans la nuque de la demoiselle. Quel jeu pouvait-elle jouer ? Pourquoi ne pas être toi-même, miss. Un manque de confiance ? Après tout, elle a raison, elle ne me connait pas, mais était-ce une raison pour faire un jeu débile de " je suis gentille ".

« Tu devrais être toi-même. Je n'ai aucune raison qui me pousserait à te tuer. Puis, si j'avais voulu te tuer, tu ne serais plus ici, en ce moment. En tout cas, même si il est rare que je m'entende dire ça, je dois dire que tu es ravissante. »

Mes paroles se logeant dans ses oreilles, aussi facilement que je m'étais volatilisé pour être derrière elle, une fois de plus, mais j'étais à peu de centimètres d'elle. Fixant l'arrière son crâne, des cheveux au vent, balayant le ciel et les nuages qui se levèrent. Mon regard s'installa dans sa nuque, observant donc sa peau qui était plus ou moins blanche. Installant une nouvelle fois la paille entre mes lèvres, j'avais bien soif ce soir. Mes yeux noirs reflètent avec la lumière de la lune, ou plutôt celle du soleil puisque l'astre blanc était un tricheur au final. Acceptant la lumière du bougre jaune sur sa surface qui faisait office d'une énorme lampe pour la planète entière, sauf quand les nuages venaient perturber cet effet de grande torche. Ma chevelure ébène se mêlant alors au vent qui soufflait légèrement, sans nous brusquer, elle et moi. Je sentais vaguement des vibrations dans le sol, on aurait dit que la plate-forme sur laquelle on se trouvait ne tarderait pas à lâcher, on aurait fragiliser la montagne ? Il ne manquerait plus que ça, pour nous mettre en action.

« Mon nom est Sasuke. Je pense qu'on devrait bouger d'ici. Il semblerait que tes exploits de maladresse aient engendrer quelque chose de néfaste au sein de la roche... »

Mon regard était toujours au même endroit, je ne bougeais pas. Même si mon aura était froide et glaciale, elle devait comme tout bon ninja ressentir que je n'étais pas en tension, que je n'avais aucune raisons de lui vouloir du mal. Je suis peut-être comme je suis, un peu fou, psychopathe sur les bords, mais je savais me contrôler. Elle devait sûrement être déserteur, et avait sans doute vécue des années douloureuses, enfin comme nous tous, je dois dire. Peut-être le fait qu'elle soit maintenant traquée par je ne sais qui, ou je ne sais quels ninjas, sans doute de son village natal ? Elle pouvait me faire confiance, malgré le fait que j'ai laisser Karin pour morte. Mon bras gauche qui tenait mon gobelet fit un mouvement afin de ranger celui-ci dans une poche prévue pour, afin d'éviter que ça tombe de partout également. On devait bouger car une fissure vint se créée nettement, pile en dessous de mes pieds, et sans doute ceux de la personne devant moi, dont je ne connaissais pas encore le doux nom.