«Quand un type insiste trop sur son honnêteté,
c'est sûr que c'est un voyou !»
Papartchu Dropaôtt
Mission de rang C – Petits voyous
Le soleil c’était couché depuis quelques minutes, plongeant le pays dans l’obscurité nocturne. Peu à peu, les rues se firent désertes et silencieuses, les habitants du village caché de la Brume rentrant dans leurs demeures, profitant des derniers instants de la journée. Malgré ce qu’on aurait pût croire au vue des rumeurs d’entant, Kiri était plus sécuritaire que jamais, et ce depuis la fin de l’ère du brouillard sanglant. Les shinobis s’assurant de l’ordre, le taux de criminalité en son enceinte avait nettement diminué, facilitant la vie des bonnes gens. De son côté, Tadashi était allongé sur son lit, lisant un livre sur l’art Suiton qu’il avait emprunté à la bibliothèque, quelques jours auparavant. D’ailleurs, la date de retour du dit livre était dû dans peu de temps. Sans être un rat de bibliothèque, le chunin avait toujours apprécié enrichir d’avantage ses connaissances par ses lectures sur à peu près tout. Une connaissance générale garnie ne pouvait en rien lui nuire, du moins c’était son opinion sur la chose. Alors que ses yeux déchiffraient chacune des lignes couchées sur les pages, un bruit l’extirpa de sa lecture attentive. Trois coups avaient retentis à l’intérieur de son appartement, provenant de la porte d’entrée. Se demandant qui pouvait bien le déranger à pareil heure, le représentant du clan Matsuda se leva et se rendît à la source de cette distraction. Derrière le seuil se tenait un messager, arborant l’uniforme du village caché de la Brume. À la vue de celui-ci, Tadashi était persuadé qu’il s’agissait d’une mission qu’on venait lui confier, à cette heure tardive. Le chunin ne cacha pas son mécontentement lorsqu’il s’aperçu qu’il avait vu juste sur la raison de la visite du coursier. Celui-ci lui remit donc une missive scellée, puis continua son chemin, disparaissant dans la pénombre de la nuit. Tadashi referma la porte, puis se laissa choir sur une chaise de la salle à manger. Il brisa le sceau de cire puis décacheta l’enveloppe. À l’intérieur, un message était écrit sur une petite lettre lui étant adressée.
«Deux genins font leur intéressants à l'académie des ninjas depuis maintenant trois jours. Chaque matin, cette dernière est mise sens dessus-dessous, des graffitis sont peints, les chaises sont renversées, le matériel est caché... Bref, c'est la pagaille. Il n'y a qu'un seul garde la nuit pour surveiller l'académie entière, et il n'arrive pas à appréhender les jeunes garçons. Cette nuit, votre mission consiste à les attraper sur le fait afin qu'ils soient punis pour leurs actes et qu'ils nous expliquent leur comportement. Attention, ce ne sont que des genin, certes, mais très rusés pour avoir échappé pendant trois jours au garde.»
À la lecture de ses mots, le chunin ne fût pas plus heureux, au contraire. En plus d’être demandé à la fin du jour, on lui assignait une vulgaire mission de gardienne d’enfants? Les jeunes d’aujourd’hui ne semblaient plus avoir le même respect envers autrui que lorsqu’il était lui-même gamin. Il n’avait jamais causé de problème de la sorte, toujours soucieux des règles imposées par la société et par sa propre famille. Ceux deux genins, manquant clairement de discipline, se devaient d’être punis royalement, ce servant de leur exemple pour dissuader les autres de faire de même, ce qu’il comptait bien faire. N’ayant toute façon pas le choix, il se rendit à sa chambre, où il enfila sa tenue habituelle et se dirigea promptement vers l’académie. Les jeunes garçons frappant normalement en pleine nuit, il pourrait examiner le terrain en arrivant plus tôt et en leurs tendant une petite embuscade.
...
Les ruelles faiblement éclairées donnaient une allure sinistre au village. Par contre, les lieux étaient calmes et pratiquement déserts, ce qui plaisait grandement au chunin masqué. Le bâtiment qui avait vu passé un nombre monstre de jeunes étudiants se dressait devant lui. Celui-ci avait également été théâtre d’évènements funestes, lors de l’époque du Brouillard Sanglant, où chacun des étudiants devaient combattre à mort contre un compagnon pour prouver sa valeur. Faisait maintenant partis du passé, entachant au passage la réputation des Kirijins, tous tentèrent de mettre ces souvenirs de côté, espérant les oublier à jamais et continuer à regarder de l’avant. Tadashi avança en direction de l’établissement, poussant la porte afin d’y pénétrer. Presque aussitôt, il fût accueilli par le gardien des lieux qui avait été prévenu de sa visite. Le pauvre bougre avait passé les trois dernières nuits à courir après les petits vandales, sans succès dans leur appréhension. Celui-ci lui expliqua grosso-modo la situation, qu’il connaissait déjà en partie. Les genins avaient l’habitude de faire leur mauvais coup un peu après minuit, ce qui leur laissait encore deux bonnes heures. Le Chunin remercia le garde de sécurité et lui indiqua qu’il allait se promener un peu dans le bâtiment, afin de tenter de prévoir les endroits où les gamins pourraient frapper en cette nuit.
...
Les minutes s’étaient écoulées rapidement. Tadashi se retrouvait présentement perché sur le toit du bâtiment, à l’affut de l’arrivé probable des garnements. De cette hauteur, il pouvait facilement apercevoir de chaque côté des lieux, où des torches permettaient d’éclairer les abords de l’édifice. Gardant ses sens à l’affut et se concentrant sur sa tâche, le temps lui semblait passer très rapidement. Soudainement, des mouvements captèrent son attention. Des ombres se mouvaient sur sa droite, trahissant la présence de deux personnes distinctes. Ceux-ci s’étaient rapprochés, la lumière des flammes permettant de les identifiés comme de jeunes gens. Un éclat scintillant fût également reflété, trahissant la présence d’une bande métallique sur leur front, certainement leurs bandeaux frontaux. Il ne faisait maintenant plus aucun doute que les nouveaux venus étaient les responsables des problèmes causés les nuits précédentes. Passant maintenant vers un rôle de prédateur, Tadashi ne les quitta pas des yeux, quitte à devoir se déplacé sur le toit, sous le couvert de la nuit nuageuse. Étrangement, ses proies ne se dirigeaient pas vers une entrée normale. Durant sa petite visite, le chunin n’avait repéré aucun point d’entré possible dans cette direction. Mais contrairement à ses observations des lieux, les deux jeunes shinobis, eux, semblaient sûrs de leur destination. La surprise qu’il eut lorsqu’il les vît disparaitre dans les murs du bâtiment. Étant certain de ne pas avoir rêvé, Tadashi s’approcha de l’endroit où il les avait aperçu pour la dernière fois. Un mur tout bête se dressait devant lui. Du moins, jusqu’à ce qu’il s’y appuya et constata le léger mouvement de celui-ci. En effet, en appliquant une certaine pression, il constata qu’il s’agissait d’un passage, certainement secret, seulement connu des dirigeants de l’établissement d’enseignement. C’est donc ainsi que les jeunes malfrats avaient réussi à échapper coup sur coup au pauvre gardien. S’imaginant que ceux-ci tenteraient de repasser par ce chemin, Tadashi prit quelques secondes afin de réfléchir à une manière de bloquer cette issue. Il agrippa ensuite un Kunai dans sa petite besace fixée à sa cuisse, qu’il planta dans la jointure du mur pivotant, après s’y être introduit à son tour. Étant coincé en hauteur, dans un des coins supérieurs, il faudrait surement quelques secondes aux jeunes délinquants avant de s’apercevoir du problème, des secondes qu’il comptait bien utiliser à son avantage. Il pouvait donc partir à la recherche des gamins, afin de les surprendre et espérer qu’ils se précipitent vers son piège.
Quelques minutes seulement s’étaient écoulées depuis que ceux-ci avaient pénétrer à l’intérieur du bâtiment et déjà tous ce qui se trouvait devant les yeux du Chunin était dans une pagaille incroyable. Des murs taggués, des meubles renversés, des fenêtres fracassées… Les raisons derrières de tels gestes lui étaient encore inconnues. Peut-être que ceux-ci souffraient d’un manque d’attention. Mais bon, il n’était pas là pour les juger, mais bien pour les capturer et les remettre aux autorités compétentes. Il ne fallut pas longtemps à Tadashi avant de les rattrapés, ceux-ci causant un énorme boucan qui révélait leur position. Le Chunin observa du coin d’un couloir, afin de ne pas se faire repérer. Il pût les apercevoir en train de commettre les actes de vandalismes, confirmant ainsi leur implication. Afin de les accusés, il devait avoir des preuves. Quoi de mieux que la parole d’un Chunin dans cette situation? Déterminer à en finir rapidement, Tadashi se glissa dans le couloir, marchant à la rencontre des gamins. Lorsqu’il fût relativement près d’eux, il les interpella d’une voix autoritaire, afin de les effrayer. Pris sur le fait, les deux Genins se retournèrent subitement et détalèrent aussitôt qu’ils eurent aperçu celui qui leur criait dessus. Il était trop tôt pour s’en réjouir, mais les proies du Chunin semblaient bel et bien se diriger vers la sortie secrète, maintenant piégée par ses soins. Tadashi se mit à courir à leur suite, afin de ne pas les perdre de vue.
Soudainement, les deux fuyards bifurquèrent dans une salle de classe. Pas très loin derrière eux, le représentant du clan Matsuda y entra également, mais y vît une surprise. En effet, non loin devant lui, un attroupement de genin, tous identiques, l’attendaient. Surpris, il pût en compté environ une quinzaine. S’agissait-il de clones? Peu plausible, sachant qu’il avait affaire à des genins, et qu’un nombre aussi impressionnant de copie nécessitait une source de chakra tout aussi impressionnant, voir inhumain. Voyant qu’aucun d’eux ne s’était précipité vers lui, Tadashi décida de prendre les choses en mains et de se lancé à l’attaque au corps à corps. Son premier coup passa complétement au travers de sa cible, qui ne semblait pas posséder de consistance physique. Aussitôt, le Chunin comprit le subterfuge. Il s’agissait évidement d’un Genjutsu, ayant pour but de ralentir leur poursuivant. Tout de même impressionné par les Genins, il esquissa un petit sourire en coin, avant de rejoindre ses mains devant lui, formant le mudra du bélier tout en fermant les yeux. Il se concentra sur son flux interne de chakra, puis le coupa dans sa régularité l’espace d’un instant. Lorsqu’il ouvrit les yeux, une salle de classe complètement déserte se trouvait maintenant devant lui. Ne perdant pas plus de temps, il repartit à la poursuite des garnements. En plus du passage secret, au moins l’eu deux savaient utilisés le Genjutsu, pas étonnant que ce pauvre gardien de sécurité, non-ninja, n’avait pas pût leurs mettre la main aux collets.
Après quelques instants, les deux Genins se retrouvèrent devant leur passage habituel, toujours avec le chunin masqué à leur trousse. Un d’un tenta de poussé le mur, au bout du couloir restreint, mais sans succès. De l’incompréhension et une certaine frayeur de se faire prendre se dessina sur ses yeux, se propageant également dans ceux de son compagnon lorsqu’il prît lui aussi conscient de la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. Au même moment, Tadashi déboucha sur le même cul-de-sac, fixant maintenant ses proies prisent au piège. Sans attendre une riposte des fuyards acculés au pied du mur, il positionna sa main droite devant sa bouche et gonfla son torse. Un liquide visqueux, mélange d’eau et de chakra, fût expulsé tel un jet vers les deux jeunes garçons, éclaboussant au passage murs et planché. La technique Suiton, Mizuame Nabara, eut pour effet de restreindre leurs membres, piégés tel des mouches dans une toile d’araignée. Concentrant son chakra dans ses pieds, Tadashi pût s’aventurer sur la grande flaque d’eau visqueuses sans craindre d’y resté lui-même collé. Surplombant les deux jeunes genins rebelles, il leur adressa quelques mots, avant de ligoter leurs poignets derrières leurs dos.
«Je n’ai aucune idée de la raison de vos agissements que je juge inapproprié pour des shinobis du village caché de Kiri. Les conséquences de vos actions n’étant pas en mon pouvoir, j’ai pour tâche de vous amener aux autorités en charge. Ne croyez pas vous en tirer avec le moindre mal. J’imagine que votre châtiment sera exemplaire afin de dissuader les autres de poser des gestes aussi stupides.»
Ces mots furent les seuls qu’il prononça sur le chemin vers ceux à qui il devait remettre la charge de ces deux petits malfaisants. Et ce, malgré les objections et les excuses de ceux-ci, qu’il retenait devant lui, d’un bras chacun. Les genins auraient surement pus lui offrir une plus grande résistance, s’il n’aurait pas pût compter sur l’effet de surprise. Tadashi s’en était relativement bien tiré, lui qui se faisait un point d’honneur de respecté les règles de la société et de réprimander ceux qui n’en ont que faire. L’heure tardive commençait à se faire sentir sur son énergie. En effet, son corps semblait exiger le repos qu’il avait mérité. Mais le Chunin devrait repousser son désir, encore quelques minutes du moins, lorsque sa mission serait officiellement terminé et qu’il serait débarrassé des deux vandales.