La Nourriture rassemble... au moins autour d'une Table. Avant que les couverts ne volent.[PV : Sayuri Inuzuka]

¤ La Nourriture rassemble... au moins autour d'une Table. Avant que les couverts ne volent. ¤

Cela faisait quelques jours maintenant que Kumo jouait les hôtesses altières et avait ainsi accueilli en ses murs bon nombre d’étrangers, ninjas, comme civils. Il était assez paradoxal de constater combien les afflux de visiteurs étaient dissemblables, autant par leur apparence que par leur culture, car Kumo était une froide force militaire qui n’aimait pas les inconnus. Jusqu’ici, toute personne qui se mettait en travers des projets du village, ninja ou non, devait être balayée sans hésitation. Mais l’évolution de la situation géopolitique, combinée à l’accroissement alarmant de la menace que représentait l’Akatsuki, a poussé tous les villages peu diplomates à revoir leur stratégie. Il fut décidé que les groupuscules ninjas de chaque pays devaient agir de concert pour enrailler les partisans de l’Aube Rouge, formant ainsi la première Alliance Shinobi de l’Histoire. Du moins... jusqu’à ce que l’Akatsuki soit dissoute, en admettant que personne n’envisage quelque dessein de félonie.

En tout cas, l’animation du Village des Nuages s’était fortement accrue depuis la signature des accords de la trêve. Il était devenu officieusement, la place forte de l’Alliance Shinobi. Une véritable fourmilière que les commerçants cupides n’avaient pas tardé à infiltrer. Ainsi donc, cette faction militaire semblait s’être changée en une joyeuse foire à guignols qui ne manquaient pas d’attirer des quidams aux faciès désespérément niais. Tel était le sentiment de Lynn quant à cette monstrueuse affluence. Une vive frustration qui ne se manifestait que par quelques bougonnements et injures, étouffés par l’ingurgitation répétée de petites boulettes de viande, servies en brochette à un étal modérément éloigné de la Grand Place du village, là où se multipliait les animations trop bruyantes pour notre kunoichi asociale. Elle n’aimait pas particulièrement manger ici, les boulettes manquaient de saveur, mais elle pouvait ici consommer un repas léger en plein air, profitant du bon temps. Et ce, sans avoir à supporter les exclamations béates de la foule au moindre kunai brillant sorti d’un fourreau, les touristes l’exaspéraient. Constatant l’expression boudeuse du visage de sa cliente, le tenancier de la "Barbaque d'Enfer" entreprit d’entamer une conversation, tout en retournant la viande sur son mini-barbecue.

- Y a pas qu’à vous qui êtes agacée. J’aime pô ça non plus, mais pour des raisons purement commerciales.

Lynn lui adressa un regard interrogateur, détaillant son visage anguleux et sa coiffure désordonné, probablement en raison de la chaleur émise par le feu du grill.

- Y a plein de vendeurs ambulants qui m’font de l'ombre avec leurs produits exotiques ! Je commence sérieusement à en pâtir...

Lynn s’affaissa un peu plus sur l’étal, assez peu enthousiaste à l’idée de parler des fluctuations difficiles du commerce de brochettes à la viande avec ce... "spécialiste". Un message assez bien reçu par le vendeur dès qu’il eut porté un autre regard sur le visage désormais flegmatique de la consommatrice.

- Une autre brochette plutôt... Dit-elle l'air blasé en faisant rouler quelques pièces vers le commerçant.

- Bien reçu miss...

La scène se poursuivit donc dans le silence, à peine troublé par le crépitement des viandes sous l’action des braises rutilantes. Laissant émaner des effluves flatteuses aux alentours, des odeurs difficiles à percevoir pour un sens olfactif humain normalement constitué, mais qui n’auraient su se dérober aux sinus d’un être dont la lignée avait affûté ses sens animales de génération en génération. Ce négoce à l’embranchement de deux rues ne saurait échappé à une certaine forme d’agitation... qui serait pourtant causée par bien peu de monde.

**Messages :** 7 **Date d'inscription :** 11/05/2011 Fiche du Shinobi Ryos: 115

- Youplalatagadatsointsoinyoupi !

Première étape, reprendre son souffle, respiration saccadée, après le long et totalement fantaisiste mot que je viens de prononcer. La seconde, plus délicate, est d'ouvrir les yeux. Réflexe ou je-ne-sais-quoi qui fait que lorsque je m'exclame, mes paupières se ferment d'elles-mêmes. Ouf, personne ne s'est retourné, c'est limite comme si j'étais un poteau, un élément du décor devant lequel on passe et auquel on ne fait même pas attention, ah ! Pauvre poteau, comment qu'il doit se sentir triste ! Je l'adopterai bien, moi, mais j'ai plus de place dans mon appart'. Mais je ne m'inquiète pas ! Non, non, non ! Je suis sûre qu'une personne généreuse et brave de coeur s'en chargera à ma place ... Et qui sait ? Peut-être même ouvrira-t-il une auberge pour poteaux abandonnés ?
Telle est la question qui reste en suspend, alors qu'après un petit coup de talon, Tsuri reprend la route à travers le méandre de ruelles de ... De quel village, d'ailleurs ?
Longue histoire que celle-là, vous pouvez me croire ! Mes supérieurs ils m'ont convoqués y'a quelques jours, je sais plus combien et je m'en moque ! Bah voilà, c'était en plus quelques jours après ma promotion et première mission en tant que Jûnin ! Bah on m'a dit d'aller à un village qui s'appelle Kumo, pour représenter notre fier village. Sauf que voilà, j'ai vagabondé un moment un peu partout, sans trouver le lieu en question ! Tous les endroits ils ont les mêmes odeurs, d'abord.

Je soupirais, lasse. Lasse du voyage, lasse des faux-espoirs, et d'un Kumo qui n'est même pas trouvable. Encore un coup des entreprises bourgeoises cherchant à prendre le contrôle du monde, ça ! Même que c'est Suzu qui me l'a dit, et si Suzu le dit, c'est qu'elle doit avoir raison. Au début, à ce qu'il parait, ils se contentent de voler les clous de tes chaussures, et même qu'ensuite, ils changent les habitations de place pour te perdre. Ca expliquerait bien des choses, n'empêche. J'acquiesçais pour moi-même, alors que la démarche chaloupée de Tsuri, son pelage dru, me donnaient une terrible envie de dormir. Enfin, nan, pas dormir. Une envie de me reposer les yeux, juste un moment. Je secoue le visage, résiste à la tentation alléchante. Aussi alléchante qu'une glace à la framboise, qu'un verre de lait gelé, ou qu'une brochette de viande grillée ...
Minute, viande grillée j'ai dit ? N'est-ce pas cela que mon odorat perçoit à travers les nombreuses effluves pestilentielles ? P'tit coup d'oeil à Tsuri, qui comprend bien vite mon intention. Il semble affamé, lui aussi, si bien qu'un sourire s'afficha sur mon visage.

- Allez ! Tu vas pas me, nous refuser ça quand même ?!

Dilemme ! Avez-vous déjà vu un chien hésiter ? C'est comique, et surtout, ça ne ressemble à rien. Pour un non-initié, oui, oui, oui ! Car moi, je le vois, je le ressens. Après tout, c'était lui mon plus proche compagnon, je le comprenais. Comme lui me comprenait. Et c'est bien pour cela que, avec un brin de dépit, il se décida à suivre mon caprice. Parce qu'après tout, ça lui profitait aussi, même si son orgueil lui interdisait de le montrer. C'bizarre, n'empêche, comment je le comprends mieux qu'un quelconque humain ... Oulàh, ça me fait limite déprimer cette histoire-là. Mais quelle importance ! Je vais bientôt pouvoir me sustenter ! Avec de la viande grillée et délicieuse ! Haan, et je demanderai aussi de la sauce, pas celle piquante, l'autre ! Quelle extase qui m'envahit. Arg, on essuie la bave, c'est pas très très esthétique. Et voilà qu'après plusieurs minutes de marche, de slalom, de ruelles sombres et malodorantes ...

J'atteins l'Eden !
J'exagère pas du tout, l'odeur exquise envahit pleinement mes narines, éclipse toutes les autres senteurs ! J'ai faim, faim, faim ! Et après un moment statique, de contemplation presque malsaine, c'est limite si je suis désarçonnée ! Bah oui, je faisais plus attention à rien, et voilà que Tsuri se remet en mouvement comme ça, sans prévenir ! Quel jeune délinquant celui-là, je vous jure ! Ça va mal aller si je le vois fumer un truc ! Le temps d'y penser que je suis face à l'étal, la fumée âcre caressant âprement mon visage. Intense, je jouis. Enfin, je me comprends ! Descendant de mon destrier, je m'installais sur un siège, à coté d'une jeune demoiselle. Je ne la détaillais pas trop, après tout, elle m'intéressait pas beaucoup ! Peu de choses m'intéressaient en ce moment même ! Je veux mon repas, oui, oui, oui !
Grand sourire béat aux lèvres, je me contente de montrer du doigt, sur le menu, ce qu'on souhaite manger, puis, j'attends patiemment, regard rivé sur la préparation des mets. Plein de brochettes, miam ...

Je sautillais sur place, impatiente. Mon regard se portait partout, ma fascination dépassée et désormais révolue, bien que la faim omniprésente. Ce fut tout d'abord au ciel que je m'intéressais, agréable et limpide. Puis, ce fut la foule épaisse et grouillante qui eut droit à un regard fugace. Juste un, après tout, l'amas d'odeurs hétéroclites me dissuada de continuer. Et, enfin ... La demoiselle assise à coté de moi. Et d'elle, je remarquais que la faible fragrance, voilée sous la plus lourde du fumet de la viande. Et, croyez-moi ou pas, mais je l'aimais bien ce relent ! Je passais ma langue sur mes lèvres, alors que je me penchais un peu plus vers elle, discrètement, afin d'en savoir plus.
Moi, curieuse ? Non, non, non ! C'est juste que l'odeur semble si ... si ...

- Alléchante ... Lâchais-je, contre mon grès, alors que j'étais un peu trop penchée. A en devenir gênant.

Une idée préconçue laisse entendre que les repas sont de parfaites occasion pour tisser et consolider des liens avec autrui. Après tout, quelle meilleure preuve d’affection envers son semblable que de lui offrir de quoi se nourrir ? Personne ne saurait vivre sans manger, n’est-ce donc pas là une façon de dire ‘je souhaite que tu vives encore longtemps’ ? C’est probablement pour cette raison que bon nombre de fêtes se voient gratifier d’un copieux repas, où chacun s’asseye à la même table et partage des plats communs.

Mais dans le cas qui nous intéresse, ça ne partait pas vraiment du bon pied... ou de la bonne patte, selon le point de vue. Car quand Lynn perçut les pas feutrés en provenance du sombre dédale de rues adjacent, elle crut pressentir l’arriver d’un traîne-savate local. Il l’imaginait déjà arriver en titubant, bouteille d’alcool en main et air benêt sur le visage. Une totale méprise... qui consterna d’autant plus notre chère Kumojin, car c’est la silhouette d’une femme montée sur un chien qui se profila hors de la pénombre. Lynn se demanda un instant si sa vision lui jouait des tours et si les brochettes qu’elle avait englouti n’avait pas macéré dans une sauce alcoolisé et saupoudré d’herbes illicites. Mais non, ses sens étaient en ordre, et cette cavalière hors du commun était on ne peut plus réel. Conforme à sa nature méfiante, Lynn détailla avec suspicion ces deux... ‘clients’ pour le moins singulier. La fille était objectivement très jolie et évoqua à la Kumojin ces espèces de poupées étrangères aux visages immaculés. Le canidé, quant à lui, semblait être une sorte de bâtard entre le chien et le loup. Ce qui faisait de lui une bête aux airs farouches, voire sauvage. En tout cas, le bref regard qu’échangea Lynn et la bête était clair, ce bestiaux n’hésiterait pas à faire parler les crocs au moindre faux pas.

Quoi qu’il en soit, ces arrivants semblaient être pris comme une apparition providentielle par le tenancier qui envoya négligemment ses brochettes à Lynn pour mieux accueillir la commande de l’arrivant. La Kumojin eut comme une palpitation haineuse qui battit ses veines, ça sentait le favoritisme à plein nez. Il fallait avouer que la nouvelle venue avait des airs des princesses... si on mettait de coté son expression faciale bienheureuse qui tendait à laisser planer un doute sur son activité cérébrale. En comparaison, Lynn ressemblait à une clocharde galeuse avec ses cheveux en bataille et vêtements parsemés de marques d’usure. Ce léger sentiment d’infériorité la fit se tasser un peu sur le bord de l’étal, une position qui n’était pas sans rappeler celle de ces dépressifs alcooliques qu’on pouvait trouver dans n’importe quel bar nocturne.

* Je hais les bourges... *

Songea t-elle en perdant son regard empli de frustration sur les brochettes et le fumet voluptueux qui s’en élevait par delà le gril

*Un met simple pour une personne simple. *

Estima Lynn en faisant référence à sa propre personne, un petit sourire de dérision accroché aux lèvres. Cette pensée raviva sa curiosité à l’égard de l’étrangère. Si elle était de bonne famille comme le laissait entendre son allure, pourquoi venait-elle manger des brochettes de prolétaire ? D’autant plus qu’elle risquait une agression dans un coin aussi isolé. Les mécanismes paranoïaques du cerveau de Lynn se remirent à triturer son mode de pensée. Qui était-elle ? Pourquoi venir ici ? Etait-ce en rapport avec elle ? ... Puis, elle se souvint qu’elle n’était pas en mission, mais chez-elle, théoriquement en repos. Elle devait se détendre, pas se stresser pour des futilités. Le village était ultra sécurisé avec l’arrivée massive d’étrangers de tout poil. Cette inconnue devait être la fille inconsciente d’un riche marchand de passage. Lynn aurait pu se contenter de cette information, mais l’allure du chien lui revint en tête. Quelqu’un de riche aurait une bête pure sang, pas un hybride entre un canidé domestique et sauvage. Désormais soupçonneuse, la Kumojin riva à nouveau son regard sur sa droite où était assise l’étrangère. Elle tomba nez à nez sur de grands yeux opalescents qui la firent sursauter brusquement à l’en faire tomber de son tabouret avec sa brochette, dans un tapage qui l’empêcha d’entendre le murmure de la fille aux cheveux d’argent. La tempétueuse kunoichi se releva avec peine sous le rire gras du tenancier à qui elle adressa un regard assassin en époussetant ses vêtements.

- Je te rappelle que je n’ai pas encore payé, crétin !

La menace sous-entendue ne fit ni chaud ni froid à l’homme qui ne sembla même pas essayer de refréner ses éclats de rire. Lynn se reporta donc vers la seconde cliente qu’elle désigna d’un index accusateur, sans craindre le chien-loup qui la scrutait d’un oeil mauvais.

- Il y a la place pour DEUX personnes entre nous. On a largement ce qu’il nous faut pour ne pas empiéter sur nos espaces vitales. Alors garde tes distance, okay ?!

Enjoignit-elle en tâchant de garder un minimum son calme... chose d’assez peu perceptible à voir son visage de chat sauvage irrité. Sur un grognement significatif, elle se rassit et ramassa la brochette tombée à terre qu’elle considéra avec déception et essaya tant bien que mal d’enlever la poussière qui la souillait.

- Sinon, qu’est ce que tu viens faire ici ? C’est plutôt dangereux tu sais...

Lynn surveillait maintenait la poupée aux cheveux d’argent du coin de l’oeil, elle ne lui en voulait vraisemblablement pas mais demeurait particulièrement circonspecte. Encore une déformation professionnelle ! Et puis... elle ne voulait pas encore se retrouver à terre pour un simple manque d'attention !

Pourtant, elle sursauta de nouveau sur son siège, ressentant la disparition d'une aura qu'elle se devait de surveiller. Il y a quelques temps, elle avait apposé un sceau sur le corps d'un certain Luffy.Un individu qu'elle estimait comme un traître... mais qui avait su se jouer du Raikage pour échapper à la mort. Elle s'était déjà confronté à lui et l'avait ramené de force à son village, l'empêchant ainsi de déserter. Il avait été relâché pour servir d'espion international... c'est pour éviter toute trahison que Lynn l'avait forcé à porter un seau pouvant l'anéantir s'il venait à trahir son village. Mais dans le cas présent... le seau ne dégageait plus aucune aura. Luffy avait probablement trouvé quelqu'un en mesure de le lui retirer. Lynn laissa échapper un cri de rage en abandonnant aussitôt sa place, sous le regard interrogateur du chef et de la Konohajin. Son devoir l'appelait... et elle ne saurait le faire attendre.

- Sujet Clos. Sayuri est inactive.

En attente d'un pitit gain de Ryos bien que je n'ai fait que deux posts. bounce

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