Kigen No Setsuwa
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Nocturne illusions... [Libre]

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Je m'appelle Sogu Yutido et je suis un ninja.


Sogu Yutido

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MessageSujet: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeSam 11 Juin - 17:38

¤Alors que les habitants d'Ame no Sato venaient à peine de gagner le lit afin de se reposer de la dure journée qu'ils avaient eu, la pluie elle ne se reposait jamais. Son flux torrentiel s’abattait sur le village de sorte qu'elle formait un voile opaque dans les rues luisantes. Dans un bar à Sake du village se trouvaient assises deux silhouettes qui semblait avoir une discutions quelque peu dérangée par les va et vient du gérant.

"-Je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de m'en charger!
Ma voix monocorde trancha sèchement la parole de mon interlocuteur, c'était un homme de taille moyenne, le teint mat avec les coudes appuyés sur le comptoir, il me regardait avec un air lugubre avant de reprendre avec une voix plutôt chaleureuse.

- C'est un contrat comme un autre, qu'importe qu'il soit déserteur ou pas du moment que tu est payée.
-Et qui va me payer au juste?
-Semblerait que ce soit encore un village caché, certainement celui d'où vient la cible mais comme à l'accoutumée je n'ai que les menus détails.


Une de mes mains replaça une mèche de cheveux avant que je ne plonge mon étrange regard dans le sien, plus perdue dans mes pensés que par soucis de déceler un détails important. Il connaissait ma spécialité, être invisible. En me comportant de manière si normale et ordinaire que je disparaissais dans la masse. Gestes lents, voix monocorde, expression neutre. On me voyait, mais on ne réalisait pas que j'étais là. J'avais beaucoup affiné ma technique pendant ma fuite. Dans les rues, les opprimés, les exploités, les crasseux ne cherchaient jamais à attirer l'attention.

-J'accepte, mais je jugerai moi même si je le tue ou le livre dans un cas comme dans l'autre la finalité sera la même.

Il me tendit le dossier, le sourire aux lèvres. Je ne pris pas la peine de l'ouvrir pour le moment, tandis qu'il se lever pour partir posant sa main sur mon épaule en guise de bonne chance, je pensais à la meilleur approche possible. À vrai dire, je suis peut être un peu fatigué de faire ce genre de tâche, mais si je ne le fais pas qui le fera? Dans notre monde la torture est le maitre mot quand nous sommes pris en chasse, sauf pour moi car j'ai pour principe de tuer en un coup, voir deux maximum mais c'est toujours rapide et indolore. Non pas que je n'aime pas voir la souffrance dans le visage de mes victimes mais je préfère de loin la rapidité, c'est pour cela que j'utilise la majeur partie du temps des lames, deux dans chaque manches, deux autres dans mes bottines et une bien au chaud plaquée contre mes reins. Elles me rassures en quelque sorte.
Je restais là encore quelques heures, sans la moindre envie de bouger u bien de me rendre quelque part, au fond personne ne connaissait réellement mon visage, en quatre ans j'avais changée et quand bien même il fallait trouver encre quelqu'un de vivant qui puisse affirmer de mon identité. De plus aucuns Shinobi digne de ce nom viendrai chercher Sogu Yutido à Ame, l'araignée peut-être, mais Sogu non. Il est évident que l'un est l'autre et l'autre est l'un mais il est bien plus facile de croire qu'un tueur comme l'araignée est un homme plutôt qu'une femme, justement de part cette non perte de temps, la plupart des déserteuses qui tuent sont mesquines et prennent leur temps, j'ai opté pour une approche différente.
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Je m'appelle Masahira Eboshi et je suis un ninja.


Masahira Eboshi

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeDim 12 Juin - 18:11

La nuit tombait sur Ame no kuni, pays de la pluie éternelle, emportant avec elle les dernières lueurs qui parvenaient à percer l’épaisse couche nuageuse. Une obscurité malsaine venait de se poser sur la capitale seulement perturbée par les éclats blafards des néons publicitaires, phares dans la nuit qui guident les clients vers les lieux de plaisirs comme autant de lucioles attirées par la lumière. Les immeubles de la ville se dressaient dans la nuit, épine dorsale d’acier et de béton battue par la pluie et le vent, comme un défi lancé au ciel. Le village caché de la pluie était un ensemble de constructions archaïques, baroques, formant un ensemble désordonné et sans harmonie. Une ville à l’image de l’histoire du pays. Les hommes semblaient ployer sous ces imposantes tours, ils marchaient tous la tète basse, dans l’humidité perpétuelle et la crainte d’une nouvelle guerre. Pourtant, Masahira aimait ce pays. Il se dégageait une sorte d’aura de bravoure et d’effronterie de cette ville, comme si tout les habitants semblaient rire au nez du destin, se réfugiant dans des bâtisses biscornues et élancées, criant leur soif de vivre à la face du monde, repoussant le désespoir et l’apitoiement. Le nombre impressionnant d’établissements de nuit présents à Ame no kuni donnait l’impression d’être une bouffée d’oxygène face à la morosité ambiante, un contrepied stupéfiant entre la tristesse du monde extérieur et la chaleur et le réconfort du monde intérieur. De ce fait, beaucoup d’individus peu recommandables siégeaient ici, profitant de l’absence d’autorité et de la position avantageuse du pays pour s’établir et trouver une relative sécurité, un refuge à l’abri des regards trop insistants. Ainsi, toute personne entrant dans le village caché redevenait simple anonyme, silhouette encapuchonnée parmi tant d’autres.

Masahira se trouvait exactement dans cette position, arpentant lentement d’étroites et sombres ruelles, recouvert d’un large manteau noir, il avait choisi Ame no kuni comme étape dans une de ses longues errances solitaires. La pluie battait, inlassablement, obligeant les rares personnes encore dehors à rechercher les vagues abris offerts par les proéminences d’aciers qui émergeaient des tours. Avisant un néon vert qui brillait à travers l’averse, il se rendit la tète basse à ce qui ressemblait à un bar à saké, petit établissement planté entre deux bâtiments imposants. L’enseigne était en fer, émaillé par de larges traces de rouille et le néon, en partie défectueux, grésillait faiblement, diffusant une lueur fantomatique devant l’échoppe. Masahira pénétra à l’intérieur, observa quelques instants l’assistance déjà présente dans le bar, puis s’assit face au comptoir. L’endroit était exigu, mais il y régnait une douce chaleur. Une dizaine de personnes, tout au plus, et parmi elles seulement trois ninjas, qu’il remarqua grâce à leur bandeau. Tous étaient d’Ame no kuni. Masahira se demanda qui dirigeait maintenant le village, depuis la mort de l’ancien chef mystérieux, alors qu’aucun successeur ne semblait avoir pris la relève. Malgré cette perte, Ame ne semblait pas avoir beaucoup changé, la vie continuait tant bien que mal, et on eut dit que cette mort n’avait pas affecté les affaires du village. Peut-être était-ce la solution, un village débarrassé de son leader, auto-suffisant, hors des affaires du monde. L’harmonie semblait régner ici, excepté peut être quelques querelles entre déserteurs de temps en temps. Masahira fut tiré de ses pensées par la voix du tenancier, petit homme replet et chauve, se renseignant sur sa commande.

Un verre de saké, le meilleur.

L’alcool, pour dissiper les problèmes. Peu de temps auparavant, il avait échappé à un petit groupe de chasseur de prime, bien décidés à ramener sa tête à Suna no kuni. Le combat avait été âpre, violent et sans merci, et Masahira avait plusieurs fois craint pour sa vie. De telles rencontres le laissaient généralement de marbre, mais celle-ci l’avait conduit à fuir le plus loin possible, en restant caché suffisamment longtemps pour se faire oublier. Multiplier les missions à hauts risques le rendait plus visible, plus vulnérable, et surtout plus facilement repérable. Il devait maintenant s’astreindre à un repos forcé, afin d’effacer ses traces quelques temps. C’était là le côté paradoxal des déserteurs: ils devaient rester anonymes le plus souvent possible, afin de préserver leur vie, et pourtant ils étaient amenés à effectuer de périlleuses missions qui les exposaient aux yeux de tout les villages. Masahira ressassait sa morne condition dans l’alcool transparent que lui servit le patron. Des images de mort, de douleur, l’envahissaient, le forçant à revisiter des moments atroces de son existence. Il était préparé à ce genre de vision qui revenaient inlassablement pour lui torturer l’esprit lorsqu’il se croyait en paix, comme une malédiction le rattrapant avant la délivrance. Le saké coulait dans sa gorge, répandant son amertume comme un sérum venu le soulager du poids de son existence. Il sentait quelques regards qui s’attardèrent sur lui, mais il n’y prêta pas attention. Si quelqu’un avait le malheur de chercher des ennuis, il ne se retiendrait pas, décidé à noyer cette nuit dans le sang et l’alcool, pour se purger de toutes les horreurs qui le poursuivaient.
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Sogu Yutido

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeMer 15 Juin - 16:45

¤Il n'y avait plus rien d’intéressant dans cette ville, je me souviens d'une époque ou nous n'avions qu'à tendre la main pour trouver de quoi travailler, des contrats à foison pour les personnes comme moi. Aujourd'hui c'était plus de la traque les uns contre les autres et c'était vraiment désolant de voir comment des gens comme nous ne pouvions pas faire autrement pour survivre ou tout simplement vivre.
Il n'était pas rare non plus de croiser des déserteurs qui, loin d'avoir une vie palpitante, préfère et de loin se contenter de se noyer dans leur souvenirs. Triste réalité me direz vous et vous auriez tout à fait raison. La roche est un peu similaire, de ce que j'en sais tout ce qu'il se passe que ce soit une mort, un combat, une fête ou autre émet des vibrations que celle-ci absorbe et si l'ont sait l'écouter alors nous savions, quoiqu'il en soit j'ai tendance à penser que les personnes qui se morfonde sont faibles car elle ne contrôle pas leur sentiments. Je ne suis pas comme eux, je suis de glace ou de pierre, de lave ou de brasier comme vous voulez, le fait est que ce monde est devenu pitoyable et vomitif.
Je me levais pour partir quand un jeune homme vint s'assoir commander du Sake, de visu je ne le connaissais pas, pas plus que d'une autre manière, ce devait être encore un homme perdu à l'affût d'un peu de violence pour avoir une fin de journée intéressante. J'imagine que sans s'en rendre compte il bloquait le passage avec son assise, le boui-boui n'était pas grand, un personne de plus et nous étions complet sans pouvoir bouger le petit doigt. Les effluves d'alcool commençait à me prendre la poitrine comme une main froide qui se glisse en vous pour attraper votre cœur, quand je disais que ce monde est vomitif. Je ne montrait rien.¤


"-Pourriez vous dégager le passage!"

¤Le profil de son visage se gravait dans mon cerveau, les traits tirés par une dureté exaspérante. Il y avait comme un soucis de concordance, son aspect juvénile et cette dureté implacable était sans doute le signe qu'il était plus vieux que son visage ne le montrait à moins qu'il n'ait connu le monde des adultes bien trop tôt. Cela étant ce n'était pas mon problème, en revanche le fait qu'il se trouvait planté là, assit devant moi était un tantinet dérangeant. Il pouvait bien broyer du noir du moment qu'il se poussait de devant moi. Mon regard rouge et bleu restait fixé sur son profil, tandis que j'attendais une parole, un geste de sa part, mon esprit occupé à divaguer sur le potentiel de l'homme. Non pas ses capacités aux combat car cela ne m'importais que trop peu, à ce niveau là c'était une larve puisque il n'était pas un tête mise à prix que l'on m'avait donné. Car oui, je ne me bats pas avec le tout venant, je ne tue pas n'importe qui et de ce fait je considère toute la population n'étant pas une cible de larve. Reprenons, il me paru svelte et élancé, ni trop grand, ni trop petit, ses cheveux blond prenaient une teinte blanche... en quelque mots je pensais qu'il devait être quelqu'un comme moi, je n'entends pas par là que nous étions pareil à tout point de vue mais il semblait être un autre moi, les yeux en moins!¤
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Je m'appelle Masahira Eboshi et je suis un ninja.


Masahira Eboshi

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeMer 15 Juin - 23:39

Bruits et odeurs, lumières artificielles et atmosphère viciée, l’échoppe vibrait d’une sourde cacophonie qui se répercutait sur les murs d’aciers de la ville en pleurs. La chaleur humide de l’endroit faisait apparaître de nombreuses gouttes de condensation sur le verre de Masahira, laissant une trace mouillée sur le comptoir qui en suivait le parcourt indécis. L’homme, effondré sur lui-même, se laissait bercer par l’ambiance, trouvant un certain réconfort dans les bruits qu’émettaient les autres personnes présentes. Il se raccrochait à ces signes typiquement humains comme un malade se raccrochant à un espoir de guérison. L’humanité de ces gens lui faisait du bien. Être au passé corrompu, il n’avait que la chair et le sang en commun avec eux, et il le ressentait cruellement en observant ces visages réjouis. Lui, l’enfant sans innocence, le chien dressé à attaquer, cherchait à nouveau un sens à son existence. lui-même se disait qu’il ne le trouverait pas au fond de son verre de saké, mais peu importait. Hommes et moins hommes se retrouvaient toujours devant un verre d’alcool, ainsi était le monde. Ici, il se sentait chez lui. L’âme aussi noire que la nuit qui tombait, le cœur triste comme la pluie éternelle et les recoins de son esprits aussi tordus que les tours d’Ame, ce pays était à son image. Bientôt, l’établissement fermerait ses portes, ses clients retourneraient à leur vies tranquilles, à leur éternelle routine, mais lui, que ferait-il ? Fuir, fuir comme toujours. Savourer chaque instant, se féliciter d’être encore en vie après tant d’années, accomplir sa triste besogne comme il le faisait étant plus jeune. Il était encore prisonnier, même après avoir défait ses liens. Prisonnier de sa propre condition, de ce destin trop capricieux ou simplement cruel. Mais comment savourer la vie quand on n’a plus qu’une vague idée de sa signification, quand tout ce que nous avons été, ce que l’on deviendra ne reflète que la mort ? Une voix vint le tirer de ses mornes pensées, main secourable le hissant hors des abysses de son esprit.

"-Pourriez vous dégager le passage!"

Le ninja se tourna lentement vers la droite, sortant difficilement de la torpeur qui le saisissait, et examina son interlocutrice. Celle qui avait parlé se tenait droite, dans une posture de défiance, manifestant clairement son impatience. Une jeune fille, plutôt grande et étonnamment fine, maintenant seule présence féminine dans l’échoppe. Elle avait les cheveux blancs, lumineux et envoûtants, qui semblaient l’emballer dans un voile diaphane lui courant sur les épaules et le long de la nuque. Enveloppée d’une cape noire, elle semblait tout droit sortie d’une vision du passé, comme un fantôme de reine arpentant le monde de son pas léger, une créature surnaturelle aux formes graciles. Masahira se sentit transpercé par son regard si particulier, un œil sombre comme la guerre et un autre clair comme le ciel. Elle s’adressait à lui d’un ton péremptoire, témoignant de son impatience comme de son mépris manifeste pour celui qui lui bloquait le passage. Impétueuse jeunesse, arrogance du guerrier, celle-ci semblait trop sûre d’elle pour se laisser intimider par un homme seul face à son passé et son verre de saké, trempé et renfrogné. Masahira détourna son regard pour se concentrer sur sa main gauche, tenant fermement le calice et son contenu. Il ne connaissait pas cette jeune femme, mais ne doutait pas qu’elle soit ninja. Réprimant un sourire, il fronça les sourcils et baissa la tête. Une telle impudence le laissait sans voix. Torturé par une salve de souvenirs, il revit successivement le visage de la jeune fille aux yeux dorés, les cadavres étendus dans la nuit froide, la garde rapprochée du Daymîo, le sang, la douleur. A mesure que la tension montait en lui, sa poigne se resserrait autour de son verre et les jointures de ses doigts étaient blanches. Une pression en plus et il se brisa en mille morceaux, projetant dans éclats brillants sur le comptoir en bois, répandant le saké un peu partout. Le bruit qu’il fit en éclatant agit comme un déclic en lui. Il leva une main tremblante vers la gorge de la jeune fille, prononçant ces paroles d’une voix rauque:

Toi, pars vite si tu ne veux pas mourir….
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Sogu Yutido

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeJeu 16 Juin - 1:51

(j'imagine que ta main va vers mon cou, si je me trompe dis le j'édite la formulation... je vois pas pourquoi tu pointerais ta main vers ma gorge sinon. ^^)

¤Douce sensation que celle de cette main capable de se refermer sur mon coup, tant est si bien que ma chair se délectait d'impatience de sentir le contact chaud et docile d'une autre peau. Pourtant je restais impassible, comme une porte clause verrouillée sur un secret que nuls ne devaient découvrir, il était vrai que j'avais un secret ou même deux, mais ce soir n'était pas le moment pour les conter, en revanche je me demandais pourquoi me dire de partir pour éviter une mort certaine si mon assaillant me retenait de sa main, de plus son étreinte ne fut pas si mortelle puisque mes poumons se remplissaient des odeurs nauséabondes de l'échoppe. J'aimais ce moment ou je devais avoir peur mais mon corps ne voulait pas de cette terrorisante sensation et préféra l'oublier, l'étouffant dans l’œuf avant qu'elle ne sorte sur mon visage. J'étais sereine, en proie à une poussée d'adrénaline mais là encore je ressentis la dureté de la roche et la joie d'une soif étanchée par l'alcool.¤


"A moins que je ne parte avec votre bras, sanguinolent, encore accroché à mon cou, il y à peu de chance que j'aille autre part!"

¤La vision de ma lame tranchant son bras déversant son liquide de vie partout autour de nous et sur nous, encore accroché à mon cou tel le talisman d'une victoire aurait pu me provoquer un sourire mais au lieu de ça je plongeait encore un peu plus mon regard en lui comme si j'étais certaine d'y trouver quelque chose d'autre que cet acte absurde d'agression envers quelqu'un lui demandant de se pousser. Il est vrai que j'use de mes paroles comme d'une attaque, mais c'était sans compter qu'il n'y mettait pas du sien en me bloquant la route. Quoiqu'il en soit, l’étreinte était surfaite, dissuasive mais en rien dangereuse
Les éclats de verre sur le comptoir brillaient tels des étoiles, sans y penser j'y approchais ma main, m'infligeant une coupure nette mais superficielle, tout juste assez pour voir perler quelques gouttes de sang sur ma paume que je regardais comme absorbée par le sang. J'ai toujours eu ce rapport avec l'hémoglobine, je dois dire que je ne sais pas vraiment pourquoi si ce n'est qu'une fois, enfant, mes camarades trouvaient mes yeux étrange, l'un bleu comme l'azur du ciel et l'autre aussi rouge que le sang jaillissant d'une blessure. De là résulte un souvenir impérissable que j'aimais faire ressurgir de temps à autres afin de voir, revoir au combien l'humain peut-être cruel envers ses semblables. Certes il y à plus horrible comme cruauté, plonger ses mains dans le corps d'une victime pour en extraire les boyaux et les envoyer à la famille peut être cruel aussi, mais j'en tire largement moins de satisfaction.
Qu'allait il faire? Me tuer en tranchant la jugulaire? S'il se ratait, dans son état ce sera certainement la fin de tout, mais étais-ce vraiment ce qu'il cherchait? Étrange personnage!¤

"Qui vous dis que je ne veux pas mourir? Peut-être était-ce mon envie en venant ici ce soir, rencontrer quelqu'un qui puisse me donner la mort, assombrir le sol de mon sang et pourquoi pas m'arracher la peau en lambeau pour glorifier son fétichisme? Honnêtement, si vous vouliez me tuer, vous l'auriez déjà fait."

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Masahira Eboshi

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeJeu 16 Juin - 21:47

Etrange rencontre assurément. Tout, dans l’aspect et les paroles de cette fille, reflétait la propre image de Masahira, comme un miroir le renvoyant devant lui-même, la morne résignation de sa jeunesse le disputant à une farouche volonté de se sentir vivant. C’était son cou qu’il sentait sous ses doigts tremblants, prêt à se donner la mort d’une simple pression de la main. Le sombre désespoir qui habitait Masahira semblait chercher ses propres réponses, il tournait autour de lui comme un corbeau autour de sa proie, oiseau de malheur lui susurrant mille tortures à faire subir à cette effrontée. Le nukenin se demandait s’il était capable de la tuer de sang froid, simplement par caprice, s’il s’était à ce point enfoncé dans les ténèbres qu’il n’était plus capable de réagir autrement que par la violence. Cette nuit particulière le mettait en face de ce qu’il était devenu. Macabre trophée que serait le cadavre de cette fille s’il cédait à cette rage noire qui montait en lui. Il n’avait aucune raison de lui faire du mal, et pourtant une voix impérieuse lui commandait d’achever ce qu’il avait commencé, de ne pas contrarier sa nature. Il n’était plus le pantin de personne, mais c’était comme s’il obéissait aux germes de la folie qui s’étaient ancrés au plus profond de son être. Lui, l’ancienne ancienne arme sans état d’âmes, voulait à nouveau éprouver cette sensation de céder à ses pulsions.

Archange maudit ou simple bourreau, il tenait sa victime à bout de bras, prêt à la jeter dans les abymes insondable pour ensuite la rejoindre à tout jamais en regardant le reste de son humanité partir en fumée, lui étant condamné à errer en enfer comme une coquille vide. La jeune Kunoichi s’adressa pourtant à lui avec détachement, ses mots flottants dans l’air comme une mélodie funèbre, mais qui ne surpris pas vraiment le déserteur. Les êtres torturés de son espèce avaient un rapport très étrange avec la mort, celle-ci vole autour d’eux et les abreuve d’images morbides, corrompant esprit et paroles, guidant leurs gestes et imprimant sa marque dans leur cœur. Cette jeune fille côtoyait la sombre danseuse depuis longtemps, tout comme Masahira, et son évocation semblait naturelle. Ainsi, elle désirait la mort, et pensait que le déserteur n’était pas à même de la lui offrir. Son esprit, embrumé par la folie et le saké, lui criait de céder aux exigences de la kunoichi, de la massacrer avec force afin d’apaiser ses souffrances intérieures, lui assurant que le sang vermeil serait le meilleur remède possible. Lentement, il desserra son étreinte, libérant le cou frêle de sa prise tremblotante, et avisa son propre sang qui perlait de sa main gauche, entaillée par les éclats de verre. Les gouttes écarlates brillaient et laissaient de fins sillons d’un rouge profond sur sa peau blanche, traçant un ensemble d’arabesques sans significations qui achevaient leur chemin sur le bois abimé du comptoir de l’échoppe. Fixant cette main, comme hypnotisé, il déclara d’une voix sombre:
Peut-être que je préfère d’abord te voir souffrir, me repaître de ta douleur et de ta peur avant d’en finir. Ou peut-être te laisserais-je partir… Toi qui semble jouer avec la mort, peut-être éprouvera-tu le besoin de te venger de moi, de me faire payer mon geste. Si c’est le cas, j’exaucerais ton souhait bien volontiers.
Masahira avait calmé pour un temps les injonctions de la folie terrée au fond de son être, pour ne pas donner raison à cette fille, et peut-être pour ne pas se perdre lui-même. Même s’il avait furieusement envie de lui planter son sabre en travers du corps, il devait reconnaître qu’elle ne manquait pas de cran, cette étrange créature qui avait émergé des ténèbres comme une ombre bondissante. Elle l’avait désorienté par ses paroles dénuées de lumière, révélant sa morne désespérance et son esprit torturé aussi clairement que s’il la connaissait depuis toujours. Il avait cette faculté de tout connaître des cœurs les plus noirs en un instant, comme si sa propre déchéance l’amenait à percer les secrets des âmes qu’il côtoyait. Le nukenin pouvait la faire se tordre de douleur par sa seule volonté, il pouvait la faire plier, la manipuler comme une vulgaire poupée de chiffons. Mais il n’en fit rien, il était juste curieux de savoir comment elle allait réagir à sa réponse.
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Sogu Yutido

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeVen 17 Juin - 1:00

¤L'emprise se desserrait petit à petit, comme la queue du serpent relâchant sa proie en l’occurrence mon cou dont la peau laiteuse ne prit pas la marque de sa main. Il était assez sombre et bredouilla des paroles qui n'avait pas vraiment de sens pour moi puisque je n'avais déserté que par soucis de commodité. Il était plus intéressante pour moi de faire ce que je fais de façon solitaire plutôt que de jouer en équipe, de plus je n'avais pas la moindre once de vengeance et je trouvait que c'était un sentiment inutile voir handicapant. Les regrets, les remords, la vengeance sont tous des fardeaux que l'Homme sait porter au mieux, mais dans mon monde il n'y à ni les uns, ni les autres et si je cherchais la mort ce n'était que pour savoir ce qu'endure mes victimes. J'avais tellement de sang sur les mains que je n'arrivais plus vraiment à me souvenirs des noms, des visages et pourtant je me souvenais de chaque coups portés.
Jouer avec la mort, si ce n'était que ça, en fait il serait plus probable de dire que je couche avec elle et qu'elle se sert de ma main pour tuer des gens qui ne manqueront qu'à leur famille, et encore, le temps d'une époque puis l'oubli sera de mise.
Je ressentis quelque peut la mise en garde que la roche me transmettait, comme un frisson étrange me parcourant l'intérieur du corps, un frisson aussi froid que le marbre et pourtant agréable mais néanmoins étrange.¤


"Ma douleur, ma peur... Ne vous avancez pas trop dans vos prédictions voulez vous! Vous semblez plus expérimenté que moi, et pour cause, mais cela n'empêche que de nous deux je suis moins sujette à être capturée par mon village. Dès lors que le sang coulera ici ou ailleurs, il y aura trace de votre passage. Je pense qu'il est bon de dire qu'ici, tous donnerons des renseignements sur vous pour une poignée de pièces, je suggère donc de vous offrir un verre de Sake qui contentera votre gosier et vous rappellera peut-être qu'être déserteur ne veux pas dire être un bête sans éducation."


¤L'éducation, tout est une question de contrôle de soit, de contrôle de ce que les autres perçoivent de vous et pour tout vous dire je sais exactement que mon interlocuteur perçoit ce que je dégage en ce moment même car j'ai voulu ça. Il ne sera probablement jamais que je refuses de tuer n'importe qui, n'importe quand si je n'ai pas de contrats sur une personne. Je ne suis pas une tueuse en série, un tueuse certes, mais une tueuse éduquée avec des principes qui m'empêche de flancher quand le temps s'y prête.
Aussi dure que la pierre et froide que la glace? Oui pour l'un, non pour l'autre.¤
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Masahira Eboshi

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MessageSujet: Re: Nocturne illusions... [Libre]   Nocturne illusions... [Libre] Icon_minitimeLun 20 Juin - 18:08

Le bar se vidait petit à petit de ses occupants, laissant les tables chargées de verres vides et de tâches d’alcool répandues, et le sol jonché de déchets. Eternelle routine du tenancier qui ramassait chaque soir les reliefs de repas de ses clients, avant de baisser le lourd rideau de fer au petit matin pour se réfugier chez lui. Quelques personnes restaient tout de même pour achever de vider leurs godets, tous baignant dans les vapeurs d’alcool et la fumée entêtante. Au comptoir ne restait plus que l’étrange duo qui s’était formé par hasard, entrecroisement du destin ou pure coïncidence, deux êtres perdus dans les méandres de cette ville ou de leurs vies. Masahira écoutait sans écouter la réponse de la jeune fille. Il se demandait si le fait de ressentir la beauté sauvage de la kunoichi le rendait plus vivant, comme un vieillard qui s’émerveille une dernière fois devant un coucher de soleil avant de passer l’arme à gauche, sentant son cœur se réchauffer à cette simple vision. Lorsque votre cœur est vide, ou empli de souffrance, vous essayez de le combler avec tout les fragments de joie ou de beauté que vous pouvez trouver, et ainsi, avant de sombrer irrémédiablement, vous vous souviendrez un jour avoir goûté à la vie. Etonnant contraste entre le venin des paroles de la fille et la douceur de ses traits, à tel point que Masahira pouvait aisément deviner quelle bête meurtrière pouvait se dissimuler derrière ces yeux envoûtants. Mais lui-même n’était pas homme à se laisser dompter par quelqu’un d’autre, et ce qu’elle dit n’eut pas d’autre effet que de secouer le nukenin d’un rire sans joie. Dans un rictus, il lui glissa ces mots:
Personne ne retrouverait les traces que je pourrais laisser si, pour ton malheur, je décidais de te planter mon sabre en travers de la gorge. Ce petit incident ne franchirait pas les portes de cette échoppe. Te noyant dans ton sang, tu pourras alors juger si l’éducation est une valeur essentielle dans notre monde, ou simplement une vue de l’esprit pour shinobis en mal de victoires.

Sur ces quelques phrases, il se leva de son siège et fit teinter quelques pièces sur le comptoir, en guise de paiement.

Si tu veux chasser ma prime, faisons ça ailleurs.
Il doutait qu’elle s’intéresserait à lui plus que nécessaire. Mais c’était une façon de prendre congé, de lui rappeler que, à trop jouer avec la mort, elle pouvait vous frôler d’un peu trop près. L’Œil sombre, il s’empressa de quitter la pièce, finalement rattrapé par les quantités de fumée d’opium qu’il avait inhalé involontairement, et retrouva avec bonheur l’air libre. Le néon défectueux diffusait toujours cette lueur verdâtre dans la nuit profonde, et la pluie semblait avoir redoublée de fureur, martelant le sol comme si elle allait le faire céder, aujourd’hui ou dans mille ans peu lui importait. Inlassablement, elle submergeait la ville de son rideau froid et sombre, poursuivant sa course dans les innombrables tuyaux qui parcouraient les rues avant de finir sa course dans de vastes rivières glacées. A quelques mètres de l’entrée du boui-boui, deux ivrognes s’empoignaient violemment, roulant l’un sur l’autre dans les nombreuses flaques qui se formaient dans la rue. Masahira les observaient d’un œil morne, se demandant si un combat avec la jeune fille du bar se serait résumé à ça, simple bagarre entre gens trop alcoolisés. Ou s’il aurait révélé quelque chose de plus profond, comme une dernière étape avant la fin du monde, la dernière porte avant le saut dans les ténèbres. Avant de s’enfoncer dans les ténèbres, il pris soin de défoncer le sternum d’un des deux lutteurs d’un coup de talon, une façon comme un autre de leur intimer le silence à tout les deux.
[Post court sorry. Tu veux un ptit combat ? Very Happy]
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